Digression photogénique

Rantanplan a écrit:Fausse blonde.

fausse blonde

Rantanplan a écrit:Elle a un petit côté Sylvie Vartan.
Mais on aura beau dire et beau faire, dans la région, la chanson de variétés, c'est les Croates,

Laibach : « Nous voudrions être des ingénieurs de l’âme »
De notre envoyée spéciale à Ljubljana Gaëlle Perio, Le Courrier des Balkans, 6 décembre 2007

Laibach provoque toujours. Le groupe culte de la scène alternative slovène et yougoslave des années 1980 est toujours actif. Avant une tournée de concerts en Europe (Toulouse, Bruxelles), le Courrier des Balkans a rencontré Ivan Novak, un des piliers de Laibach. Laibach reviendra à Paris et à Bruxelles en mars. Entretien.




Le Courrier des Balkans (CdB) : Votre musique est assez agressive... La provocation ne tue-t-elle pas le propos ?

Ivan Novak (I.N.) : Le rock est un média très agressif. C’est, en un sens, sa marque de fabrique. Nous vivons de toute façon dans une époque très agressive. Vous ne pouvez plus venir avec des fleurs. D’ailleurs, le public réagit très différemment, mais je n’aime pas parler de cela. Je préfère que les gens arrivent vierges à un concert, sans idée préconçue mais avec leurs propres préjugés, leurs propres attentes et qu’ensuite ils réagissent. Certes nous provoquons un conflit. Souvent les spectacteurs débattent entre eux à l’issue de nos concerts. J’espère pourtant que l’on perçoit une forme d’humour dans ce que nous faisons. Nous utilisons notre côté obscur mais avec humour. Laibach s’inspire plus de John Cage que de John Lennon. Et dans mon panthéon personnel, Jacques Tati et Playtime occupent la première place. En fait, nous sommes une sorte de bric-à-brac. Nous nous considérons comme une sculpture sociale qui pose la question de la liberté. L’art n’a pas à être enfermé dans les musées. Nous voudrions être des ingénieurs de l’âme humaine.


CdB : Depuis vos débuts en 1980, vous ne commencez pas à fatiguer ?

I.N. : (Rires) Nous sommes des esclaves de Laibach ! C’est le projet de nos vies. Ce n’est plus drôle de le faire, mais nous devons continuer. Si le groupe compte officiellement 4 membres, nous sommes en fait une nébuleuse à le faire vivre. Finalement, nous servons notre propre idéologie. Nous sommes les artistes officiels de notre propre régime.


CdB : Les nouvelles générations sont-elles sensibles à l’univers de Laibach ?

I.N. : Vous devez convaincre à chaque fois un nouveau public. C’est comme vendre du papier toilette. La musique est dévaluée pour les jeunes. Dépenser de l’argent pour acheter une place de concert est une perte parce que, selon eux, ils n’y gagnent rien. De plus, aujourd’hui, si vous ne parlez pas anglais, vous n’êtes pas un artiste. Nous vendons beaucoup moins depuis l’arrivée d’internet mais bon, nous avons vendu plus d’un million d’albums dans toute notre carrière.


CdB : Comment regardez-vous les dernières années dans la région ?

I.N. : Notre travail s’est nourri de ce que sont la Slovénie et l’ex-Yougoslavie. C’est une sorte de chronique de ce qui s’y est vécu. Cela a été une période tragique, mais que serait la vie sans tragédie ? Laibach était finalement un des nombreux symptômes de la chute de la Yougoslavie. Nous tournons encore beaucoup dans la région. Le seul vrai problème qu’il reste à résoudre actuellement est le Kosovo. Aujourd’hui, la Slovénie va prendre la présidence tournante de l’UE, une présidence bien plus importante pour la Slovénie que pour l’Europe ! D’ailleurs, un programme culturel est prévu pour ces 6 mois, mais personne n’a fait appel à Laibach...


CdB : Êtes-vous yougo-nostalgique ?

I.N : Oui, bien sûr...

Les dates des concerts :


05/12/07 : Concert Laibach à Toulouse
Havana Café à 20:30 heures

Le 13/12/07 : Concert Laibach à Bruxelles
Le Botanique - Orangerie - Rotonde - Witloofbar à 20:00 heures

Regardez le clip « Anglia »
Regardez le clip « Slovania »