Guerre de succession à Radio Courtoisie, (Le Monde, 25-1-07)

Le Monde, jeudi 25 janvier 2007, p. 18

RADIO



LE NOUVEAU PATRON EST CONTESTÉ PAR DES RESPONSABLES D'ÉMISSIONS

LA SUCCESSION de Jean Ferré, mort en octobre 2006, à la tête de Radio Courtoisie, une radio associative ouverte à la droite et à l'extrême droite, se fait dans la douleur. Deux responsables d'émissions ont été écartés pour avoir contesté le nouveau patron, Henry de Lesquen, un proche de Philippe de Villiers, président du club de l'Horloge. Evoquant un " comportement fascisant ", ils lui reprochaient de tenir à l'écart des décisions les directeurs d'émissions et l'accusaient de vouloir se servir de la radio comme tremplin pour ses ambitions politiques, " la mairie de Versailles et un siège de député européen sur une liste Villiers ".
Après l'éviction en novembre 2006 de Claude Reichman, président du Mouvement pour la liberté de la sécurité sociale, animateur depuis 1994 sur Radio Courtoisie, Olivier Pichon, ancien membre du Front national, directeur de Monde et vie et directeur de l'émission " Le libre journal des lycéens ", créée en 1987, a été exclu de la radio.

Une missive datée du 14 janvier et signée Henry de Lesquen l'a informé que son émission était supprimée et qu'il était prié de ne plus se rendre à la radio. Voulant malgré tout assurer son émission, M. Pichon a été repoussé par quatre vigiles. Un fait qui a accentué l'ambiance délétère régnant à la radio et qui est amplement commenté par les auditeurs sur les sites internet. Pro et anti Lesquen se disputent sous le regard de ceux qui craignent de voir leur radio disparaître.

A l'instar de M. Reichman, M. Pichon a décidé de se porter devant les tribunaux. Dans un référé déposé auprès du tribunal de grande instance de Paris, M. Reichman conteste à M. de Lesquen sa capacité à agir. " Aucune assemblée générale du Comité de défense des auditeurs de radio solidarité (CDARS) ", association en charge de Radio Courtoisie " et aucun conseil d'administration ne lui en a donné le pouvoir " soutient-il.



Jean-Luc de Carbuccia, responsable des émissions " Lumière 101 " et président de l'Arcole, association créée en décembre 2006, pour " préserver et promouvoir l'esprit de radio Courtoisie " et exécuteur testamentaire de Jean Ferré, apporte de l'eau à leur moulin.
Selon lui " le conseil éditorial est par vocation et pratique la tête de la radio. Il est composé aujourd'hui de tous les patrons d'émission. Il est l'instance législative souveraine appelée à élire le Conseil d'administration " et " tout individu qui s'opposerait et s'autoproclamerait patron de Radio Courtoisie entraînerait cette radio libre dans une dérive sectaire et fatale ".

" Tout cela est une tempête dans un verre d'eau, déclare M. de Lesquen en affirmant avoir agi sur décision du Conseil d'administration. De même, dit-il avoir agi en toute légalité en supprimant l'émission de M. Pichon qui " procédait à des attaques publiques contre la radio ". À la demande des directeurs d'émission de participer à l'animation de la radio, il répond : " Radio Courtoisie est une radio de droite, pas de gauche. Elle ne peut-être dirigée par un soviet ".




Cet article (amputé de son "chapô") est disponible en ligne, pendant quelques jours, sur le site du Monde :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3236,36-859048@51-856990,0.html

Grand Sénéchal,

Merci pour cette information "officielle" de dernière minute, je n'aurai sans vous jamais pu y avoir accès car il ya bien longtemps que j'ai délaissé le monde, non pas que je vive en ermite mais je déteste les tentatives de manipulation de Monsieur Colombani, qui aurait du lui être banni depuis longtemps.

Sénéchal a écrit:M. de Lesquen (...) répond : " Radio Courtoisie est une radio de droite, pas de gauche. Elle ne peut-être dirigée par un soviet ".
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Si j'ai bonne mémoire les journalistes de Je Suis Partout, qui n'étaient pas vraiment de gauche, se vantaient de se diriger eux-mêmes en "soviet" juste avant-guerre (Brasillach, Rebatet, Bardèche, Maulnier, Gaxotte). C'était juste une petite remarque en passant.

La réaction de Chrétienté-info à l'article du Monde :


24 janvier 2007




Les tensions ne s’apaisent pas au sein de Radio Courtoisie, et les événements récents nous obligent à faire un état des lieux. Dans l’intérêt de la radio, toute cette affaire devrait rester interne et n’être pour le moment communiquée qu’aux instance dirigeantes et aux patrons d’émission. Malheureusement, les divisions sont imprudemment étalées au grand jour, notamment sur Internet via des blogs ou des forums. Plusieurs éléments confidentiels ont ainsi été mis à la disposition de tous, à la grande joie des ennemis de la radio qui se régalent de la voir se déchirer, et les informations contradictoires qui circulent appellent une mise au point.

L’édition de demain du quotidien Le Monde publie un article sur la Guerre de succession à Radio Courtoisie, signé par Christiane Chombeau, la spécialiste des articles hostiles à la droite nationale. L’article fait notamment allusion aux documents publiés sur le Blog officieux de la radio et sur le Blog d’Olivier Pichon, dont l’émission a été supprimée le 14 janvier, notamment deux communiqués de Jean Luc de Carbuccia, président d’Arcole (Amicale des Responsables d’Emission de Radio Courtoisie et de Lumière 101). Notons qu’Olivier Pichon est présenté dans le papier du Monde comme directeur du Libre Journal des lycéens : en fait, il en a bien été le superviseur autrefois, mais était depuis 2003 patron de son propre Libre Journal.

Une réponse succincte a été apportée dans l'article par Henry de Lesquen (président du conseil d’administration du CDARS depuis le 13 janvier 2007) qui a été contacté par Madame Chombeau.

Une réunion des patrons d’émission organisée par Henry de Lesquen s’est tenue hier soir à Paris pour parler de la situation de la radio. Une quarantaine de personnes étaient présentes, et tous ont pu s’exprimer, mais, en l’absence de Jean Luc de Carbuccia qui avait finalement choisi de ne pas participer à cette réunion, tous les problèmes n’ont pas pu être réglés. A la demande de l’ensemble des patrons d’émission présents, nous ne donnerons pas plus de détails sur ce qui a été dit, dans la mesure où cela n’a pas à être mis sur la place publique.

Les auditeurs de Radio Courtoisie peuvent soutenir leur radio préférée en continuant à l'écouter, en renouvelant leur adhésion, et en priant pour que l'unité se maintienne entre les patrons d'émission, qui sont malheureusement divisés sur la conduite à tenir dans ces querelles internes.



Source : http://www.chretiente.info/spip.php?page=actu&id_syndic_article=4984

Je suis en désacord avec Chrétienté info.

L'usurpateur refusant tout débat à l'antenne, il est bon que les cochons de cotisants que nous sommes trouvent ailleurs des informations sur les remous qui secouent leur chère radio.

A Jean Ferré, modèle de désintéressement, a succédé un carriériste pour qui Radio courtoisie n'est qu'un instrument électoral. Sans le moindre mot d'explication à l'antenne, deux piliers historiques de la radio ont été virés comme des malpropres. Là est le scandale. Et non dans le fait que des blogs ou des forums organisent la résistance.

Pour ce qui est de l'article du Monde, je le trouve équilibré. Bien davantage que les propos de Petit Gaulois au parfum de Propaganda Staffel.

Notons que le Monde définit aujourd'hui Courtoisie comme "une radio associative ouverte à la droite et à l'extrême droite". Il fut un temps où c'était une "radio extrêmiste". Le progrès est notable.

Sénéchal a écrit:
Notons que le Monde définit aujourd'hui Courtoisie comme "une radio associative ouverte à la droite et à l'extrême droite". Il fut un temps où c'était une "radio extrêmiste". Le progrès est notable.

Tiens, c'est vrai, je n'avais pas noté cette "nouveauté" dans le ton et l'expression de prime abord.

Mac Carthy a écrit:

Sénéchal a écrit:
Notons que le Monde définit aujourd'hui Courtoisie comme "une radio associative ouverte à la droite et à l'extrême droite". Il fut un temps où c'était une "radio extrêmiste". Le progrès est notable.

Tiens, c'est vrai, je n'avais pas noté cette "nouveauté dans le ton et l'expression de prime abord.

Ajouter à cela qu'il n'est fait mention dans l'article du Monde, question sources directes, que du contact entre la journaliste et HDL... La normalisation est en marche. Après l'invitation de Baverez à l'antenne, à quand un libre journal d'Alain Minc sur Radio Courtoisie? Sarkozystes de tous les pays...

Radio courtoisie est depuis l'origine ouverte à ce qu'il est convenu d'appeler la "droite" et "l'extrême droite". Et ce parce que Jean Ferré en avait décidé ainsi.

Les articles qui la présentaient comme "extrêmiste" étaient donc mensongers.

Sénéchal a écrit:Radio courtoisie est depuis l'origine ouverte à ce qu'il est convenu d'appeler la "droite" et "l'extrême droite". Et ce parce que Jean Ferré en avait décidé ainsi.

Les articles qui la présentaient comme "extrêmiste" étaient donc mensongers.

Evidemment, mais c'est justement ce changement de "traitement" qui est étonnant, non ?

Les efforts de Jean Ferré sont sans doute enfin récompensés, à moins que ce soit le Monde qui ait changé. Peut-être les responsables de ce journal ont-ils enfin pris conscience du ridicule qu'il y avait à persister à baptiser "extrémiste" une radio ouverte à tous les courants de droite et à tous les talents.

Notons d'ailleurs que, alors même que le quotidien autoproclamé "de référence" qualifiait encore Radio courtoisie d'"extrémiste", un de ses plus anciens journalistes, Jean-Pierre Péroncel-Hugoz (depuis peu à la retraite), était invité régulièrement boulevard Murat (chez Philippe de Saint Robert et Serge de Beketch, notamment).

Péroncel-Hugoz était encore mercredi dernier chez Paul-Marie Coûteaux.

Ce n'est pas le seul journaliste du Monde à avoir été invité sur RC. En consultant le Blog, je vois, par exemple, que Liliane Delwasse fut l'invitée de Brigitte Level le 27 octobre dernier.

Et n'oublions pas qu'un patron d'émission, Philippe de Saint Robert, fut, durant plusieurs années, chroniqueur au Monde. De même que deux habitués de RC, Gabriel Matzneff et Gilbert Comte. J'en oublie sûrement.