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Que penser de l'économiste Jean Tirole?

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Que penser de  l'économiste Jean Tirole? - Page 2 Empty Re: Que penser de l'économiste Jean Tirole?

Message par Rantanplan Dim 23 Sep 2007 - 21:28

Il reste à faire connaître les auteurs qui ont développé de vraies théories de l'économie industrielle, qui raisonnent sur les industriels comme des créateurs, créateurs de produits et créateurs d'organisations.
Et le premier nom qui vient c'est évidemment Henri Lepage, puisque c'est lui qui nous a fait découvrir tous les autres.
Sur les "politiques de concurrence", il a montré que celles-ci n'avaient jamais pour but que d'empêcher la concurrence et de nuire au consommateur ; et nous a fait découvrir Dominic Armentano, et surtout Murray Rothbard, dont la deuxième grande contribution à la science économique a été de démontrer qu'il est contraire à la science de prétendre qu'aucun des phénomènes que la théorie conventionnelle appelle des "monopoles" sur un marché libre "réduirait" en quoi que ce soit la production.
Son argument crucial — qui montre bien a contrario que la théorie conventionnelle considère les entrepreneurs comme des esclaves — est que, lorsque l'entrepreneur en cause "limite sa production" pour maintenir un certain prix de vente, c'est pour donner la plus grande valeur possible pour lui à son patrimoine, ce qui est de son point de vue un acte productif ; et que, en "limitant" de la sorte la production en question, il n'en "détruit" aucune puisqu'il libère les facteurs de production correspondants pour d'autres utilisations.
De "gaspillage", par conséquent, on ne peut en définir aucun sans porter des jugements arbitraires sur ce qu'il vaudrait mieux produire, et à la place de quoi -- mais les "économistes" mathématiciens ne comprennent pas, ou ont oublié, pourquoi ces jugements seraient forcément arbitraires.
De même, Rothbard a montré qu'il n'existe aucune définition non-contradictoire de la "concurrence" autre que le Droit de propriété et la liberté des contrats, la seule aussi qui contraigne la rivalité entre les hommes à s'exercer par la production et non par la destruction.
De sorte qu'aucune des législations de la concurrence ne peut "accroître la production" ni "protéger la concurrence" comme elles prétendent le faire.

En matière d'organisation des entreprises, Henri Lepage et Jacques Garello nous ont fait découvrir notamment Henry Manne, fin connaisseur des marchés d'actions et des prises de contrôle et de participation.
Cet expert fait partie d'une école entière d'analyse qui mêle le Droit à l'économie, qu'on appelle la Théorie économique du Droit. Cette analyse des formes juridiques qui raisonne sur le Droit comme un moyen de créer et d'utiliser l'information nécessaire pour organiser la vie en société a l'avantage de reprendre à son compte les solutions découvertes par les grandes traditions juridiques, c'est-à-dire de raisonner sur la société comme un système d'interaction entre des cerveaux, et non comme un emboîtement de mécaniques.

Les économistes autrichiens, à la suite de Friedrich Hayek et Israel Kirzner, insistent sur le rôle de la création d'information comme condition nécessaire à la fois de l'ajustement et de la nouveauté, et à la suite de Ludwig von Mises sur la planification, montrent aussi comment la violence des hommes de l'état. détruit au contraire l'information nécessaire aux deux.

On ne peut évidemment pas exclure que les économistes mathématiciens aient fini par découvrir certaines choses dans ces domaines aussi, en dépit de leurs procédures inadéquates ; Georges Lane, qui les a approchés de plus près, pourrait peut-être citer l'une des choses qu'ils auraient récemment comprises, et il n'est pas logiquement impossible qu'une au moins de ces découvertes le soit aussi pour nous, c'est-à-dire qu'elle soit vraiment nouvelle.

Pour l'essentiel, cependant, il n'est guère vraisemblable qu'en se privant des moyens de la tradition juridique et de la philosophie morale pour employer une méthodologie et une formalisation entièrement inappropriées à l'objet prétendu de leur étude, les "économistes" mathématiciens, si nombreux et subventionnés soient-ils, réussissent à progresser plus vite que ceux qui ont choisi les moyens de recherche qui correspondent aux caractéristiques de cet objet.
De sorte que, dans la pratique, nous ne les lisons que pour mesurer l'écart entre ce que nous avons compris et ce qu'il leur reste à découvrir, notamment en ce qui concerne les erreurs systématiques induites par leurs méthodes.


Dernière édition par le Lun 24 Sep 2007 - 2:54, édité 3 fois

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Message par Invité Lun 24 Sep 2007 - 1:22

D'abord un souvenir rigolo, pour répondre à la défense et illustration des X par OCB : j'ai encore dans l'œil l'air de contentement profond avec lequel quelques ingénieurs de l'armement (donc des polytechniciens) ont un jour expliqué combien ils étaient fiers d'avoir, avec le char Leclerc, imaginé une nouvelle idée : celle des séries de prototypes. Chaque série de chars Leclerc était différente. Chacune était bien meilleure que la précédente, évidemment. Encore qu'on ne comprenait pas bien en quoi, mais l'on était en général prêt à les croire sur ce point. L'ennui c'est qu'on se retrouvait à cause de ces tragiques imbéciles à faire des notices techniques différentes selon les séries (forcément) et qu'un conducteur de char formé sur la série x ne savait pas conduire un char de la série y. Je vous laisse imaginer le casse-tête pour organiser la maintenance, établir, produire et router la documentation de la maintenance et de la formation, en ayant en plus sur le dos des nomenclatures normées de l'OTAN qui n'avaient pas prévu le concept génial et franco-ixien de séries de prototypes… Ce qui explique qu'à part quelques pays du Golfe peu près de leurs sous et la clientèle politiquement captive de l'armée de terre française, le Leclerc a eu le succès que l'on sait. Je crois qu'encore aujourd'hui ils n'ont sincèrement pas compris pourquoi tout le monde leur est tombé sur le dos en les traitant de crânes d'oeuf incapables et d'idiots emmerdeurs prétentieux (encore que forts en calcul). Si bien que quand on m'explique que les X font gagner de l'argent, moi je les verrais mieux faire autre chose. Evil or Very Mad

Plus sérieusement, il me semble que le problème n'est pas de savoir si des modèles mathématiques permettent de prévoir les événements économiques. D'abord parce que c'est évident : oui, ça marche app Mais généralement peu de temps, et jamais complètement No , ce qui amène à se demander par quels mécanismes c'est possible. L'un des facteurs, outre qu'il doit être possible de trouver un modèle mathématique qui colle à peu près à n'importe quelle collection d'expériences, n'est-il pas simplement que ces modèles prétendent justement prédire les décisions. Or les décisions, précisément, sont influencées par les modèles qu'on leur prête, lesquels sont généralement enseignés. Se féliciter que les modèles de Monsieur Truc sont connus, enseignés, traduits, n'est-ce pas précisément mettre en évidence que ces modèles influencent au moins autant la décision qu'ils la décrivent et arrivent à la prévoir ? Que penser de  l'économiste Jean Tirole? - Page 2 J1jx8

Mais surtout, estimable factieux OCB, vous faites semblant je crois de ne pas voir que l'argumentation de Rantanplan vise un niveau plus profond que la vôtre. Mesurer, calculer, c'est déjà en soi faire un pas vers l'idée d'un optimum économique déterminé a priori. S'il ne s'agissait que de décrire, on pourrait sans doute voir là quelque chose d'utile ; mais dans les faits, et puisque ces calculs et mesures visent à prévoir les comportements, il est bien évident qu'ils glissent naturellement vers une orientation de ces comportements prévisibles pour atteindre un optimum issu de ces calculs et de ces mesures, extrapolés dans le temps. C'est si vrai qu'il suffit de lire Fichte, père de toute idéologie de la planification avec son État commercial fermé, pour avoir une idée du délire calculateur qui prétend tout prévoir. Les calculs de Fichte étaient encore frustes, mais ils prétendaient déjà au même mouvement : mesurer, prévoir, tendre vers un optimum défini par ces calculs mêmes, inscrit dans leur jeu propre et mutuel. Ils ont d'ailleurs été repris et remis en forme par tout un tas d'économistes calculateurs au long du 20e siècle, de la planification soviétoïde au dirigisme autarcique de droite. Le calcul n'est donc pas anodin : dire que l'économie se mesure et se prévoit par le calcul et que cela suffit, c'est être sur la voie royale pour, comme le souligne Rantanplan, chercher des optima farfelus et chimériques. Donc vouloir les imposer par une réglementation, puisqu'ils ne seront pas atteints autrement, et limiter, taxer, voire interdire les échanges avec l'étranger perturbateur pas soumis à ladite réglementation.

Que le présent soit mesurable ne rend pas l'avenir prévisible : il y a quarante ans personne ne pensait ni ne pouvait faire raisonnablement rentrer dans un calcul prédictif que les brevets chimiques allemands sur les processus permettant de transformer le charbon en ersatz de pétrole serviraient un jour. Aujourd'hui, on commence à se dire que même si cela paraît encore cher, ça pourrait bien resservir.

(Je signale au passage et à propos de Fichte que — comme disait Caraco — "il nous manque une thèse" sur la manière dont la conception de la raison chez Fichte le conduit à la fois et au même moment à la planification économique au nom d ela raison inscrite dans l'histoire et à une vision messianique, au sens propre dans l'histoire sainte à travers la figure du Christ, de la raison. Ce n'est pas un pur hasard s'il écrit l'État commercial fermé à peu près en même temps que la Staatslehre de 1801, dont l'un des thèmes essentiels est le Christ dans l'histoire : je le signale ici parce que c'est toujours ce qui me chiffonne un peu quand j'entends des libéraux fonder leur libéralisme sur le christianisme de manière presque mécanique, comme s'il était naturel et évident que l'un mène à l'autre, alors que chez bien des auteurs il a mené aussi bien au contraire.)
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Message par Rantanplan Lun 24 Sep 2007 - 2:37

Il est chouette le mouton. Que penser de  l'économiste Jean Tirole? - Page 2 J1jx8
Le problème de l'économie mathématique est plus profond que son rôle de rationalisation d'un pouvoir arbitraire : si elle peut servir à rationaliser un pouvoir arbitraire c'est parce qu'elle est elle-même un tissu de contradictions, dont on peut de ce fait tirer n'importe quelle conclusion et son contraire -- ce dont ses adeptes n'ont généralement pas conscience.

Evidemment, la première contradiction de toute sa démarche ne se déduit même pas de ses fausses présomptions : c'est qu'on prétend s'en servir pour "justifier" au nom de la "science" certaines politiques et institutions, alors que la vraie science est purement descriptive et que toute définition du "bien" et du "juste" appartient à la philosophie morale et politique.
-- on est obligé de dire que Ludwig von Mises ne l'avait pas compris, mais Rothbard si, et ô combien.
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Message par georges lane Lun 24 Sep 2007 - 13:09

Je ne peux pas voir le mouton : pourquoi ? boulet

Plus sérieusement, Uncle Toby a écrit :
il me semble que le problème n'est pas de savoir si des modèles mathématiques permettent de prévoir les événements économiques. D'abord parce que c'est évident : oui, ça marche
Les modèles mathématiques ont été une mode des décennies 1950-1970. Les macroéconomiques étaient une forme atténuée de l'esprit planificateur. Embarassed Je me permets de vous renvoyer sur le sujet de leur abandon dans ma contribution au livre que j'ai pris comme avatar.

Uncle Toby a ajouté :
Mais généralement peu de temps, et jamais complètement , ce qui amène à se demander par quels mécanismes c'est possible.
En vérité, il était jugé que "ça marchait" en prévision la période suivante, voire deux périodes plus tard car la réalité restait dans le large intervalle d'erreurs ! Jamais un pont n'aurait été construit avec une telle marge d'erreurs, a fortiori un lancement de fusée n'aurait pas été tenté. mdr
Bref, cela n'a jamais marché !
Pourquoi ? L'économie n'est pas une science expérimentale aux phénomène reproductibles (cf. par exemple study Hayek, Droit, législation et liberté).

Et Uncle Toby a terminé le propos en écrivant :
"L'un des facteurs, outre qu'il doit être possible de trouver un modèle mathématique qui colle à peu près à n'importe quelle collection d'expériences, n'est-il pas simplement que ces modèles prétendent justement prédire les décisions. Or les décisions, précisément, sont influencées par les modèles qu'on leur prête, lesquels sont généralement enseignés.
Uncle Toby fait implicitement référence à des modèles mathématiques financiers - "microéconomiques" -. Mais ces modèles milo ne sont que des bouées pour ceux qui ont l'infirmité de ne pas exercer leur libre examen ou leur libre arbitre noyé .
Ceux qui n'ont pas cette infirmité prennent en considération non pas les modèles, mais les informations qu'ils acquièrent par leurs efforts, pour prendre des décisions.
Et cela échappera perpétuellement aux mathématiciens et à leurs modèles, quel que soit le domaine mathématique qui ait été choisi arbitrairement et les sous-tende.

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Message par georges lane Lun 24 Sep 2007 - 13:10

Ca y est, je vois le mouton ! merci

Rantanplan a écrit :
On ne peut évidemment pas exclure que les économistes mathématiciens aient fini par découvrir certaines choses dans ces domaines aussi, en dépit de leurs procédures inadéquates ; G. L., qui les a approchés de plus près, pourrait peut-être citer l'une des choses qu'ils auraient récemment comprises, et il n'est pas logiquement impossible qu'une au moins de ces découvertes le soit aussi pour nous, c'est-à-dire qu'elle soit vraiment nouvelle.
Primo, un petit souvenir. Alors que j'allais passer quelques jours chez Jacques Rueff en Normandie, javais apporté Leçons de théorie microéconomique de Edmond Malinvaud.
Le soir, J.R. me demanda de le lui prêter pour voir de quoi il retournait.
Le lendemain, au petît déjeuner, JR me dit qu'il espérait que je n'étais pas sensible à ce genre d'économie - économie mathématique - qui n'avait rien à voir avec la science économique.
Ce livre de 1975 qui comporte 11 chapitres esquisse dans le dernier chapitre intitulé "Incertain" un développement fondé sur les travaux de Radner (1967) sur l'équilibre économique en incertitude !
Il est muet sur Arrow et Debreu.

Secundo, et à l'opposé, le livre de J.J. Laffont (1985) que j'ai cité dans un message précédent, à savoir Cours de théorie microéconomique, vol II: Economie de l'incertain et de l'information fait ses choux gras de ces auteurs, mais aussi de leurs compères ou "disciples".
Il se compose en particulier de 10 chapitres dont le dernier est intitulé "Information asymétrique et échange" et le premier "Comportements en avenir incertain".
Curieusement, c'est ce livre qui m'a aidé à comprendre - a contrario - que je n'avais rien à attendre de l'économie mathématique si je voulais commencer à comprendre la réalité économique. Où tout a basculé, c'est quand j'ai trouvé à la librairie de la London School of Economics, le livre de Newbery et Stiglitz (1981) intitulé The Theory of Commodity Price Stabilization.
Et j'ai eu l'occasion de découvrir, via Knight souvent cité et déformé par les auteurs précédents, les économistes autrichiens où j'ai trouvé ce qu'inconsciemment je recherchais. app

Tertio, je ne rejette pas la démarche mathématique. Je la rejette quand on la prend comme ensemble d'hypothèses arbitraires sans préciser pourquoi on adopte tel ou tel domaine mathématique (analyse, géométrie, théorie des ensemble, etc...)
Je l'adopte et lui reconnais des mérites pour schématiser un raisonnement littéraire précédemment mené.
Je lui reconnais de grands mérites pour, par exemple, schématiser les marchés financiers - du "simple contrat de gré à gré non spot" au "marché organisé" coté par lui-même ou par d'autres, en passant par des "marchés analogiques" ou "numériques" - . applaud
Son emploi donne aussi un rôle à l'économiste : au sein d'une organisation, il est un trait d'union entre deux domaines de la connaissance sans intersection, à savoir celui des juristes et celui des mathématiciens (informaticiens, statisticiens inclus).

respect
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Message par henri Lun 24 Sep 2007 - 14:06

Uncle Toby a écrit: ...Si bien que quand on m'explique que les X font gagner de l'argent, moi je les verrais mieux faire autre chose. Evil or Very Mad

Euh, de la radio peut être ?
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Message par Invité Lun 24 Sep 2007 - 16:33

henri a écrit:
Uncle Toby a écrit: ...Si bien que quand on m'explique que les X font gagner de l'argent, moi je les verrais mieux faire autre chose. Evil or Very Mad

Euh, de la radio peut être ?

Ou du comique.

Involontaire.

Et de répétition.

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Message par Invité Lun 24 Sep 2007 - 16:43

georges lane a écrit:
Uncle Toby fait implicitement référence à des modèles mathématiques financiers - "microéconomiques" -. Mais ces modèles milo ne sont que des bouées pour ceux qui ont l'infirmité de ne pas exercer leur libre examen ou leur libre arbitre noyé .
Ceux qui n'ont pas cette infirmité prennent en considération non pas les modèles, mais les informations qu'ils acquièrent par leurs efforts, pour prendre des décisions.
Et cela échappera perpétuellement aux mathématiciens et à leurs modèles, quel que soit le domaine mathématique qui ait été choisi arbitrairement et les sous-tende.

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Je ne comprends pas (mais vous allez m'expliquer, hein contentmauve ) pourquoi "micro" ?

À vrai dire je ne pensais pas micro ni autre chose. J'avais vaguement Fichte en tête — on n'est jamais philosophe, même de lointaine formation, impunément What a Face

À la réflexion, il est bien possible que ces modèles aveugles qui prétendent guider des sourds aient pu plus facilement faire illusion appliqués à la microéconomie.

Est-ce le cas ? (ce qui expliquerait mon idée, apparemment fausse, que ça marchait quand même vaguement dans certains domaines étroits et tant que les conditions dans lesquelles ces modèles mathématiques avaient été élaborés ne changeaient pas trop).
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Message par georges lane Mar 25 Sep 2007 - 14:35

Uncle toby a écrit :
Je ne comprends pas (mais vous allez m'expliquer, hein contentmauve ) pourquoi "micro" ?
C'est une question de méthode et une question d'hypothèses mathématiques qui distinguent, entre autres, la "microéconomie" et la "macroéconomie" dans la science économique, pour ne pas parler de l'économie politique. Et, aujourd'hui, les deux sont les plus évoquées dans le langage courant à l'opposé de la "praxéologie" qui est ignorée. colere

Pendant longtemps, les deux ont ignoré la "finance".
Dans la décennie 1950, la méthode mathématique de la microéconomie - "optimisation sous contraintes" -a été appliquée non pas à des choix de biens par le robot que serait l'être humain mdr , mais à ceux d'actifs de patrimoine par celui-ci : c'est l'apparition de la microéconomie financière.
La ligne de départ des modèles financiers était franchie. What a Face

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Message par Rantanplan Mar 25 Sep 2007 - 16:28

Comme c'est à leurs frais qu'ils se trompent, les financiers apprennent bien vite à distinguer les développements mathématiques qui servent à quelque chose de ceux qui ne servent à rien : par exemple, ils savent très bien résoudre leurs problèmes de "risque moral", chers aux disciples d'Arrow, par le génie de leurs juristes dans le cadre de la liberté des contrats ; et ils ne parlent comme de problèmes permanents que de ceux que les hommes de l'état, justement, empêchent de résoudre par leurs usurpations : ceux que l'on doit à leur refus d'appliquer les disciplines du métier d'assureur (la Sécu), à leur garantie de certains prêts aux frais du contribuable et à l'irresponsabilité des dirigeants des banques centrales monopolistes
Le "risque moral" fait donc partie des concepts nés de l'économie mathématique qui faussent le raisonnement puisqu'ils ne naissent que de son incapacité à prendre en compte le rôle du droit --et de sa violation.
Il y a aussi toutes les conséquences du fait qu'il n' a pas de profit certain, qu'on peut mettre en forme mathématique dans la mesure où c'est de sommes d'argent qu'il s'agit, et puis il y a les filtres statistiques qui visent à repérer les corrélations méconnues, qui pourraient permettre de battre le marché et donc de gagner de l'argent, y compris en imaginant de nouveaux produits.
Les modèles mathématiques qui prétendent identifier des surévaluations ou des sous-évaluations systématiques n'en sont pas moins tout aussi suspects que les autres de méconnaître des faits --et surtout des risques-- pertinents. Bien des mauvaises surprises se produisent en finance parce qu'on n'a pas vu d'un écart de prix était la rémunération d'un risque, dont on ne s'aperçoit que lorsque celui-ci s'est réalisé. Ouille*


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Message par OCB Mar 25 Sep 2007 - 19:05

C'est parce que Nicole n'a pas voulu de vous ?
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Message par Rantanplan Mar 25 Sep 2007 - 19:11

Une photo !
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Message par OCB Mar 25 Sep 2007 - 19:19

Que penser de  l'économiste Jean Tirole? - Page 2 Karoui
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Message par Rantanplan Mar 25 Sep 2007 - 19:41

Alors, non. pfff


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Message par georges lane Mar 25 Sep 2007 - 20:36

Rantanplan a écrit :
Le "risque moral" fait donc partie des concepts nés de l'économie mathématique qui faussent le raisonnement puisqu'ils ne naissent que de son incapacité à prendre en compte le rôle du droit.
J'ajouterai qu'ils le faussent tellement qu'en ce qui concerne l'expression "risque moral", mauvaise traduction de "moral hazard", elle est devenue "aléa moral" What a Face ! Ses créateurs ont donc eu un éclair de bon sens, mais insuffisant. wink

Etant donnée leur inculture en matière d'histoire de la pensée, leurs initiateurs ne savent pas que le phénomène sur quoi ils mettent le doigt avec cette dernière expression a été décrite avec exactitude par Bastiat (1850) à partir de sa cause, à savoir la réglementation des hommes de l'Etat. Bastiat dénomme le phénomène "déplacement de la responsabilité" : la réglementation déplace la responsabilité des parties contractantes app .

Autres concepts nés de l'économie mathématique qui défient le bon sens des économistes et permettent de faire joujou avec des modèles ou d'en créer d'autres : l'asymétrie d'information et l'anti-choix (en anglais, adverse selection).

Plus grave : ils ouvrent la voie à l'intervention des hommes de l'Etat. Je vous renvoie à Embarassed mon texte sur l'imposture dirigiste !

respect
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Message par Rantanplan Mar 25 Sep 2007 - 22:18

Bastiat dénomme le phénomène "déplacement de la responsabilité" : la réglementation déplace la responsabilité des parties contractantes
Il vaut mieux parler d'"irresponsabilité institutionnelle" : parce que l'étatisme ne déplace pas la responsabilité, il la détruit.
En effet,

  • la responsabilité ne consiste pas à subir les conséquences d'une décision, mais celles d'une décision qu'on a prise. Et l'usurpation du pouvoir social par les hommes de l'état prive ses victimes du pouvoir de prendre les décisions dont ils subiront les conséquences, de même qu'elle place ce pouvoir entre les mains de gens qui leur échapperont presque complètement : la responsabilité est donc bien détruite, au départ comme à l'arrivée.
  • En outre cette usurpation est le fait des hommes de l'état, et elle est permanente : c'est ce qu'on rappelle en parlant d'irresponsabilité institutionnelle.

La contribution de Ludwig von Mises au débat rejoignait le point de vue de Jacques Rueff (j'ai rajouté les italiques) :


    Bemerkungen über die mathematische Behandlung nationalökonomischer Probleme.
    Von LUDWIG VON MISES.
    Quelle: Studium Generale. Berlin-Goettingen-Heidelberg: Springer Verlag. 6:11 (Dezember 1953) S. 662-65; PDF-Version:
    www.mises.de


    Vorbemerkung.

    Es ist nicht möglich, das Problem der mathematischen Behandlung nationalökonomischer Probleme im Rahmen eines kurzen Aufsatzes erschöpfend zu untersuchen. Grundsätzliche Fragen der Erkenntnistheorie und Wissenschaftslehre müßten da aufgeworfen werden, die man nicht in wenigen Sätzen abtun kann. So sollen denn im folgenden nur einige Punkte herausgegriffen und aphoristisch erörtert werden. Im übrigen aber muß auf die Schriften von Cairnes, Böhm-Bawerk, Čuhel, Rickert und Max Weber und auf des Verfassers eigene Arbeiten verwiesen werden [1].


    Das Problem der Messung.

    Der Wahlspruch der Econometric Society ist der positivistische Satz: "Science is Measurement". Die Gesellschaft will an die Stelle der vermeintlich unexakten erklärenden oder logischen Nationalökonomie, die die Positivisten als „literarische“ Nationalökonomie verhöhnen, exakte mathematische Nationalökonomie setzen.
    Was messen die Herren?


    Im siebenten Bande der "Econometrica", der Zeitschrift der Gesellschaft, sagt Senator (vormals Professor) Paul H. Douglas von dem Buch des früh verstorbenen Henry Schultz, "The Theory and Measurement of Demand":

    „a work as necessary to help make economics a more or less exact science as was the determination of atomic weights for the development of chemistry” [2].

    Schlagen wir das Werk von Schultz auf, so finden wir, daß seine Untersuchungen sich nicht auf irgendeine Ware im allgemeinen, sondern auf die Gestaltung der Preise und des Angebotes bestimmter Waren innerhalb eines geographischen Gebiets in einem genau umgrenzten Zeitabschnitt der Vergangenheit beziehen.

    Er spricht, z. B., nicht von Kartoffeln im allgemeinen, sondern von Kartoffeln "in den Vereinigten Staaten von 1875 bis 1929". Sein Buch ist ein Beitrag zur Wirtschaftsgeschichte, eine Feststellung, der auch die zustimmen können, die seine Behandlung des Gegenstandes als durchaus verfehlt und unbrauchbar ansehen.

    Es gab einst in der Nationalökonomie eine Auffassung, die für einen einzigen Fall eine feste Beziehung zwischen Angebot und Preis behauptet hat. Man glaubte, daß die Kaufkraft der Geldeinheit umgekehrt proportional sei zur Geldmenge.

    Abgesehen von dieser längst gründlich widerlegten und aufgegebenen Lehre hat niemand je zu behaupten gewagt, daß das Verhältnis von Angebot und Preis für irgendeine Ware unveränderlich sei. Alles, was über Warenmengen und Preise auf Grund statistischer Erfahrung gefunden werden kann, ist Datum der Wirtschaftsgeschichte.

    Statistik ist [bloß] eine der Methoden, deren sich die Wirtschaftsgeschichte bedienen kann.
    Es wird von Laien oft behauptet, daß man mit Statistik alles beweisen kann. Richtig ist, daß statistische Erfahrung auf dem Gebiete menschlichen Handelns nichts beweisen kann in dem Sinne, in dem die Naturwissenschaften im mundanen Sprachgebrauch von Beweisen sprechen. Historische Erfahrung, die notwendigerweise immer Erfahrung komplexer Tatbestände ist, kann nicht zur Aufstellung theoretischer Sätze führen. Sie muß an der Hand allgemeiner Sätze, die unabhängig von historischer Erfahrung gewonnen wurden, gedeutet und erläutert werden.

    Gegenstand der Nationalökonomie sind nicht Kartoffeln, Hemden und Rasierklingen, sondern menschliches Handeln. Handeln wird von Werturteilen geleitet. Das Werturteil mißt nicht, es skaliert. Es sagt nicht: A ist gleich B. Es sagt: Ich ziehe A dem B vor. Nur aus solchem Vorziehen geht Handeln hervor. Wenn das Werturteil A als gleichwertig mit B erachtet, kommt es zu keinem Handeln. Produktion und Tausch sind nicht das Ergebnis von Wertgleichheit, sondern von Wertverschiedenheit.

    Es gibt daher im Gebiete des Handelns keine Maßeinheit und kein Messen. Preise werden nicht in Geld gemessen; sie bestehen in Geld.

    Sobald man in eine das Handeln betreffende Überlegung ein konkretes Datum, etwa den in Geld ausgedrückten Preis einer Ware, einführt, verläßt man das Gebiet der Nationalökonomie und begibt sich auf das Gebiet der Wirtschaftsgeschichte, sei es auch nur die Geschichte des jüngst verflossenen Augenblicks. Alles, was zahlenmäßig über Preise der Zukunft ausgesagt werden kann, ist spekulativ. Man kann richtig oder falsch spekulieren. Man kann aber nie im voraus sicher sein, daß man richtig spekuliert.

    Der Positivismus macht keinen Unterschied zwischen den Naturwissenschaften und den Wissenschaften vom menschlichen Handeln. Wie die Chemie von der Stufe nur qualitativer Erkenntnis zu der quantitativer Erkenntnis fortgeschritten ist, so müsse auch die Nationalökonomie von der qualitativen Behandlung der Probleme zu quantitativer Behandlung übergehen. Der Positivist sieht nicht, daß es im menschlichen Handeln keine Konstanten gibt und daß sein Postulat daher unerfüllbar ist.

    Die Lehre von den Entscheidungen.

    Eine täglich wachsende Zahl von Büchern und Aufsätzen der mathematischen Richtung befaßt sich mit den Entscheidungen, die Einzelpersonen und Firmen im Zuge ihrer Geschäftsführung treffen. Sieht man näher zu, dann erkennt man, daß es sich dabei um Algebraisierung und Verallgemeinerung jener Gedankengänge handelt, die in Handelsschulen unter dem Namen Kaufmännisches Rechnen gelehrt werden und die seit altersher von Kaufleuten, die keine derartige Schule besucht haben, angewendet wurden.

    Die Verfasser dieser Schriften behaupten, daß ihre Forschungen von hohem Wert für die kaufmännische Praxis im kapitalistischen Gemeinwesen und für die Geschäftsführung im sozialistischen Staate wären. Sie werfen nie die Frage auf, warum die „Praktiker“ ihren Forschungen keinerlei Beachtung schenken.

    Die Wahrheit ist, daß diese gelehrten Abhandlungen dem Kaufmann nur einen Rat erteilen: zu kaufen, wenn er erwartet, daß die Preise steigen werden, und zu verkaufen, wenn er erwartet, daß die Preise fallen werden. Alles übrige, was sie bringen, ist belanglos. Es ist
    müßig, dickleibige Bände über die optimale Größe der Lagerhaltung zu veröffentlichen. Die Entscheidung darüber hängt von den Plänen der Unternehmer ab, die durchaus von ihrer Beurteilung der künftigen Gestaltung der Dinge bestimmt werden. Alle Entscheidungen im Geschäftsleben sowohl als auch im Leben der einzelnen und dem der Staaten rechnen mit einer bestimmten Gestaltung zukünftiger Verhältnisse und erweisen sich als Fehlspekulationen, wenn es
    anders kommt.
    Das gilt auch von der Geschäftsführung des Generaldirektors eines sozialistischen Gemeinwesens. Auch er müßte, wenn er rechnen könnte, nicht anders rechnen als der vom Gewinnstreben geleitete Kaufmann [2]. Die Tatsache, daß er nicht rechnen kann, gehört in einen anderen Problemkreis.

    Wie Marx und allen Sozialisten fehlt den mathematischen Nationalökonomen die Erkenntnis, daß menschliches Handeln mit
    künftigen Verhältnissen zu tun hat, über die nichts Sicheres bekannt ist. Wenn man von der Unbestimmtheit der künftigen Dinge absieht, kann man freilich großartige mathematische Kartenhäuser bauen.
    Es ist ein stillschweigendes Übereinkommen zwischen allen mathematischen Nationalökonomen, die vielen Widersprüche in den ihren Studien zugrundeliegenden Annahmen nicht aufzudecken.
    Denn folgerichtig läßt sich der Gedanke eines menschlichen Handelns, dem die Zukunft bekannt ist, nicht durchdenken. Leben in einer Umwelt von Menschen, für die das Morgen nichts Unbekanntes birgt, wäre so verschieden von dem Leben, das wir kennen, daß alle Phantasie nicht ausreicht, sich davon eine Vorstellung zu machen. Wäre es überhaupt noch Leben in unserem Sinn?

    Der Bericht der höchsten Autorität in Sachen mathematischer Nationalökonomie, der Cowles-Commission, für die Zeit vom 1. Januar 1948 bis 30. Juni 1949 versucht eine lahme Verteidigung der mathematischen Methode. Der Bericht kann nicht bestreiten, daß
    es in der Wirklichkeit keine "behavior constants" gibt. Er klammert sich jedoch an die Behauptung, daß seine Methode lediglich unterstellt, daß die benutzten numerischen Werte

    „remain reasonably constant through a period of years“ [3].

    Ob diese Hypothese der Wirklichkeit entspricht, kann doch wohl nur nachhinein, das heißt durch historische Erfahrung, erkannt werden. Damit aber werden alle Voraussetzungen der mathematischen Nationalökonomen hinfällig. Ihre Methode entpuppt sich als eine Methode der Bearbeitung wirtschaftsgeschichtlicher Daten. Die vielgerühmten Gleichungen sind, soweit sie die Zukunft betreffen, Gleichungen mit lauter unbekannten Größen.




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Message par Rantanplan Mar 25 Sep 2007 - 22:21

    Die Gleichungen.

    Im Denken der modernen Nationalökonomie kommt dem Gedankenbild der gleichmäßigen Wirtschaft (statischen Wirtschaft oder im Gleichgewichtszustand befindlichen Wirtschaft) hervorragende Bedeutung zu.

    Im Bilde dieser gedanklichen Konstruktion werden immer wieder dieselben Produktionsprozesse in der Weise unternommen, daß die Güter höherer Güterordnungen diese Prozesse stetig in sich regelmäßig wiederholender Gleichheit der Art und Menge durchlaufen, bis sie schließlich als Genußgüter in die Hand der Verbraucher gelangen und verbraucht werden.

    In diesem System wird der Ruhezustand des Marktes immer wieder in der gleichen Weise gestört und immer wieder neu in der gleichen Weise wiederhergestellt. Alle Daten, auch die der den Ruhezustand störenden Faktoren, sind unverändert, und so bleiben auch die Preise aller Güter und Dienstleistungen unverändert.

    In der Welt des wirklichen menschlichen Handelns, im Leben leibhaftiger Menschen, kann es niemals einen Zustand geben, der dem Gedankenbild der gleichmäßigen Wirtschaft entspricht.

    Doch gerade um die Veränderung der Daten und die ungleichmäßige Bewegung der wirklichen Wirtschaft zu begreifen, muß man ihnen gedanklich die Abwesenheit von Datenänderung und ihrer Folgen gegenüberstellen. Obwohl das folgerichtige Durchdenken dieses Gedankenbildes zu unlösbaren Widersprüchen führt, darf man und muß man sich seiner bedenkenlos bedienen, wenn man sich nur stets vor Augen hält, daß es keinem anderen Zweck dient als dem, die Probleme der Unternehmungstätigkeit und des Unternehmergewinns und Unternehmerverlustes klarzustellen. Wir gehen von einem hypothetischen unrealisierbaren Zustand der Abwesenheit
    jeder Veränderung der die Preisgestaltung bestimmenden Faktoren aus, nehmen dann an, daß die Veränderung eines dieser Faktoren allein diesen Zustand stört, und prüfen die Wirkungen dieser einen Veränderung bis zu dem Augenblicke, da sich ein neuer Zustand der Abwesenheit von Veränderung eingestellt hat.

    Der Naturforscher ist darauf bedacht, im Laboratoriumsversuch die Folgen der Veränderung eines einzelnen Elements isoliert zu beobachten.
    In den Wissenschaften vom menschlichen Handeln ist solches Experimentieren nicht möglich. Seine Stelle vertritt die Methode der Gedankenbilder, die eben nichts anderes darstellt als Untersuchung der Wirkungen, die die Änderung eines einzelnen Faktors "ceteris paribus" hervorbringt.

    Man hat nun die Lage der Dinge in der gleichmäßigen Wirtschaft metaphorisch unter Verwendung eines der klassischen Mechanik entlehnten Ausdrucks den Gleichgewichtszustand benannt. Es ist möglich, diese Lage durch ein System simultaner Differentialgleichungen zu beschreiben.
    Die Aufstellung solcher Gleichungen bildet das Um und Auf dessen, was die mathematische Nationalökonomie leistet.
    Die Aufstellung dieser Gleichungen erweitert jedoch unsere Erkenntnis in keiner Weise. Was die erklärende oder logische Nationalökonomie in Worten sagt und was auch die mathematische Nationalökonomie in Worten sagen muß, ehe sie an den Ansatz der Gleichungen schreiten kann, wird in mathematischen Symbolen dargestellt.

    Doch diese Gleichungen der Nationalökonomie sind sowohl in ihrer praktischen Verwendbarkeit als auch in ihrem Erkenntniswert von den Gleichungen der Mechanik "toto coelo" verschieden.
    In die Gleichungen der Mechanik kann man Konstanten, die mit ziemlicher Genauigkeit im Versuch empirisch gefunden wurden, einsetzen. Man kann auf diese Weise aus gegebenen Daten unbekannte Größen mit für die Technologie hinreichender Genauigkeit ermitteln.
    Auf dem Gebiete menschlichen Handelns gibt es keine derartigen Konstanten. Die Gleichungen der mathematischen Nationalökonomie sind daher praktisch nutzlos.
    Sie sind aber auch für die Erkenntnis wertlos. Die Gleichungen der Mechanik beschreiben die Bewegung in jedem ihrer Punkte, den Weg, den ihre Elemente zurücklegen, und ihre Lage in jedem Augenblicke. Die Gleichungen der Nationalökonomie beschreiben lediglich einen gedachten Zustand, der von dem wirklichen Zustand verschieden ist und niemals verwirklicht werden wird.
    Sie sagen nichts aus über die Handlungen der Wirtschafter, die unter der unrealisierbaren Voraussetzung, daß keine weiteren Datenänderungen hinzutreten, zu diesem Gleichgewichtszustand führen müßten.
    Man könnte mathematisch allenfalls zeigen, wie sich ein vom Gleichgewichtszustand verschiedener Zustand wandeln müßte, um das Gleichgewicht zu erreichen.
    Doch eine solche Darstellung eines mathematischen Prozesses ist keine begriffliche Abbildung oder Entsprechung des Prozesses, durch den die nicht im Gleichgewicht befindliche Wirtschaft sich in der Richtung bewegt, die schließlich, d. h., wenn keine weiteren Datenänderungen auftreten, zum Gleichgewicht führen müßte. Sie sagt nichts über das Handeln aus, das diesen Prozeß bildet.

    Die Katallaktik hat zu zeigen, wie aus dem Handeln der Wirtschafter die Marktpreise hervorgehen. Die mathematische Nationalökonomie erschöpft sich darin, einen hypothetischen Zustand zu beschreiben, in dem nicht mehr gehandelt werden würde.

    Die Mode der Analogien.

    Carl Menger hat einmal erklärt, daß es kein besseres Mittel gebe, eine verfehlte Dankrichtung ad absurdum zu führen, als sie sich voll ausleben zu lassen. Die mathematische Schule der Nationalökonomie ist auf diesem Wege. Beträchtliche Geldmittel stehen ihr zu Gebote. Sie verfügt über eine große Anzahl von Zeitschriften in allen Kultursprachen, sie veranstaltet Kongresse und Konferenzen und wird an den meisten Hochschulen als die einzig wahre Methode der Nationalökonomie gelehrt. Sie erfreut sich auch besonderer Förderung von Seiten vieler Regierungen und der UNESCO.
    Doch alles Lob, das die Vertreter der Schule einander wechselweise spenden, wird auf die Dauer die Tatsache nicht verhüllen können, daß diese Geschäftigkeit in eine Sackgasse führt. In dem Augenblick, in dem ein kritischer Kopf in einem Buch die Frage nach den Ergebnissen der mathematischen Methode aufwerfen wird, wird der Spuk gebannt sein.
    Kein Vertreter der mathematischen Schule hat es bisher der Mühe wert erachtet, der vernichtenden Kritik, die ihre Methode gefunden hat, mit sachlichen Argumenten entgegenzutreten. Man glaubt, daß es genug sei, auf das Vorbild der Naturwissenschaften hinzuweisen. Wer das positivistische Dogma ablehnt, wird als Metaphysiker und als Anhänger der

    „idealistic philosophies of history, especially of the modern German variety“ [4]

    gebrandmarkt.
    Sich mit solchem vorwissenschaftlichen und unwissenschaftlichen Zeug abzugeben, ist natürlich unter der Würde eines Positivisten.

    Im dritten Viertel des neunzehnten Jahrhunderts war die biologische Analogie sehr beliebt bei positivistischen Nationalökonomen und Biologen. Damals schrieben ernste Männer Abhandlungen über solche Fragen wie die, was denn im „gesellschaftlichen Körper“ die Interzellularsubstanz sei. Niemand bestreitet mehr, daß diese organizistischen Arbeiten von Spencer, Schäffle und Lilienfeld bedeutungslose Wortspielereien waren. Die Mode hat gewechselt. Heute bevorzugt man die mechanische Analogie. Doch auch diese Mode wird vergehen, ohne eine Spur zu hinterlassen.


    Fußnoten

    1 Auch einen hervorragenden Mathematiker darf man in diesem Zusammenhang nennen, Paul Painlevé. Siehe seine Vorrede zu der 1909 in Paris veröffentlichten französischen Übersetzung von William Stanley Jevons, "Theory of Political Economy".

    2 Seite 105.

    3 Seite 7.

    4 Vgl. Sigmar von Fersen im Artikel "Philosophy of History in Runes", 'The Dictionary of Philosophy', New York 1942.


Foilà enfin gui est szientifique !!!


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Message par Guinevere Mar 25 Sep 2007 - 22:46

Vous ne pourriez pas aussi rajouter la traduction ? ne serait-ce qu'un lien ?
Pour ceux qui ne sont pas germanophones ou pas assez pour avoir envie de lire un tel pavé avec le dictionnaire à portée de main...
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Message par fortune de mer Mer 26 Sep 2007 - 0:10

Ach! sehr geehrte Guinevere, so schrecklich...
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Message par Victor le chacal Mer 26 Sep 2007 - 2:26

OCB a écrit:C'est parce que Nicole n'a pas voulu de vous ?
Réponds à mes questions, capon, avant de faire de l'esprit.
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Message par georges lane Mer 26 Sep 2007 - 15:37

Rantanplan a écrit :
Il vaut mieux parler d'"irresponsabilité institutionnelle" : parce que l'étatisme ne déplace pas la responsabilité, il la détruit.
Très juste. app

Pour compléter Bastiat, je pense qu'il faut donc écrire que la règlementation du contrat "déplace la responsabilité" des parties contractantes et la fait passer aux institutions, lesquelles ne sauraient être responsables de quoi que ce soit pour les raisons avancées par Mises. What a Face

Il y a "évanouissement" ou "anéantissement" - pour ne pas écrire "destruction" - de la responsabilité individuelle, la seule qui existe dans la réalité car seul un individu possède une raison et car ne saurait exister une raison collective.

Pour résumer cela et seulement pour résumer, et pour en revenir à Jean Tirole, il me semble qu'on pourrait construire un modèle topologique, géométrique ou autre, - par opposition à modèle non topologique - qui ferait passer du contrat convenu entre personnes responsables au néant chapeauté par l'irresponsablité du législateur ironic .

Le néant chapeauté par l'irresponsabilité du législateur ou du réglementeur a été évoqué implicitement par Rueff au début de la décennie 1970, à l'occasion de la création d'une prétendue monnaie internationale, les DTS ("droits de tirages spéciaux" des pays membres du Fonds monétaire international - FMI - sur icelui).
Notre Jacques qualifiait ces "DTS" de "néant habillé en monnaie" app

vivefl
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Message par Rantanplan Mer 26 Sep 2007 - 16:28

Il y a "évanouissement" ou "anéantissement" - pour ne pas écrire "destruction" - de la responsabilité individuelle, la seule qui existe dans la réalité car seul un individu possède une raison et car ne saurait exister une raison collective.
C'est l'illusion à laquelle s'accrochaient les Juppé et consorts en matière de Sécurité sociale cannette que de croire que la "régulation par l'état" pourrait mettre de la "discipline " là où la "gestion paritaire" a bien entendu toujours échoué à "réguler" quoi que ce soit noyé.
Bien entendu, une "décision publique" ne peut jamais être responsable, puisque c'est sa définition que de pouvoir forcer les autres colere à en subir les conséquences à la place du décideur chaise .
C'est pourquoi il ne peut pas y avoir de "régulation par l'état" , mais seulement un désordre imposé par les hommes de l'état.boulet

C'est entre autres un des sophismes majeurs maboule des "théoriciens de la régulation" que de faire comme s'il était indifférent que le "régulateur" soit effectivement responsable ou pas c'est-à-dire subisse ou non les conséquences de ses actes : encore une fois les "économistes" mathématiciens ne tiennent aucun compte les droits de propriété dont ils avaient pourtant postulé l'existence au départ de leurs modèles dingo .
Chez eux, le Droit de propriété est l'exemple suprême du concept volé pirat : une notion dont ils se servent parce que sans elle ils ne pourraient même pas mettre en forme les "programmes d'optimisation" qu'ils attribuent aux gens, mais dont, au prix de contradictions manifestes et souvent désastreuses, tout le reste de leur discours nie implicitement non seulement les conséquences -- la condamnation par hypothèse de toute intervention de l'état -- mais encore les fondements dans l'ordre naturel : la capacité de l'homme à créer de l'information, pour réduire son ignorance.

on pourrait construire un modèle topologique, géométrique ou autre - par opposition à modèle non topologique - qui ferait passer du contrat convenu entre personnes responsables au néant chapeauté par l'irresponsablité du législateur
Le jour où les "économistes" mathématiciens se décideront à mettre en forme la spoliation légale, on pourra prendre des paris pour savoir s'ils découvrent ou non la Loi de Bitur-Camember.contentmauve
Comme ça implique de transformer les Droits de propriété en variables aléatoires (d'incertitude "déterministe" parce qu'ils ne savent pas faire autrement), je parie qu'ils seront tellement fiers d'avoir introduit cette complication supplémentaire qu'ils passeront à côté de l'équilibre final en matière de redistribution et peut-être même des coûts de recherche du butin rambo .


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Message par georges lane Mer 26 Sep 2007 - 18:17

Rantanplan a écrit :
Le jour où les "économistes" mathématiciens se décideront à mettre en forme la spoliation légale, on pourra prendre des paris pour savoir s'ils découvrent ou non la Loi de Bitur-Camember.
Pour que les économistes mathématiciens mettent en forme mathématique la spoliation légale, il faudrait qu'ils soient d'abord sensibles aux règles de droit, i.e., en fait, aux effets de celles-ci sur les conditions de décisions des êtres humains.
Hayek, entre autres, a montré que les règles de droit contribuaient à réduire l'ignorance spécifique de chaque être humain, non pas l'incertitude déterministe à quoi s'attachent les mathématiciens.
L'incertitude déterministe ne saurait être réduite par des règles de droit tandis que l'ignorance l'est non pas à un niveau donné mais un "espace" donné qui exclut toute mesure.
La spoliation témoigne à la fois de l'ignorance réduite mais pas nulle, loin de là, mais encore que les règles de droit "ne s'autoprotègent pas", que leur application n'a pas nécessairement l'effet protecteur qu'on leur prête puisqu'en particulier, elles peuvent ne pas être respectées.

respect


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Message par georges lane Mer 26 Sep 2007 - 18:33

Rantanplan a écrit :
"... une "décision publique" ne peut jamais être responsable, puisque c'est sa définition que de pouvoir forcer les autres à en subir les conséquences à la place du décideur .
C'est pourquoi il ne peut pas y avoir de "régulation par l'état" , mais seulement un désordre imposé par les hommes de l'état".
A ce propos de la régulation par les hommes de l'Etat, je renverrai à la thèse de François Guillaumat. La thèse soulève, en particulier, deux questions de méthode :

Question 1 : Peut-on étudier scientifiquement les conséquences ou résultats de la pensée et de l'action des hommes à partir de postulats qui excluent cette pensée et cette action ? François Guillaumat montre que c'est précisément la prétention de l'approche conventionnelle des structures industrielles. Suivant en cela Ludwig von Mises (1960 ou 1961, entre autres), François Guillaumat répond, lui, par la négative et il explique sa réponse en démontant et critiquant l'approche conventionnelle et la réponse affirmative qu'elle donne.

Question 2 : Peut-on réfuter des conclusions de l'économie politique (en particulier l'économie industrielle) à partir de "valeurs", de "normes éthiques", de "jugements de valeur" (pp.204 et suivantes) ? Comme le rappelle François Guillaumat c'est ce que Ludwig von Mises refuse de faire. En d'autres termes, Mises répond par la négative à cette seconde question; il considère qu'il faut seulement faire un raisonnement discursif, si on n'est pas d'accord. Toute autre approche est arbitraire et relève d'"émotions subjectives". Suivant en cela Polanyi, Rothbard, Ayn Rand, de Jasay et Hoppe (entre autres) et faisant une remarquable synthèse de leurs positions, François Guillaumat répond par l'affirmative à cette seconde question. Il explique sa réponse et il réduit à néant l'économie industrielle: les jugements de valeur sont rationnels, les valeurs, les normes éthiques ne sont pas arbitraires (p.221), mais nécessaires à l'existence de la science, et nécessaires pour son sens. Parmi ces normes, il y a un parti pris politique déterminé et absolu, un principe de justice : celui de la propriété naturelle qui est la justice elle-même (p.222)

Il faut donc voir que non seulement la propriété naturelle contribue à réduire l'ignorance de l'être humain à un "espace", susceptible lui-même d'autres réductions, mais encore elle renferme la justice et est, à ce titre, moral.

Limiter la propriété à ce qui enveloppe une chose et à son titulaire - comme le fait l'économie mathématique dans le meilleur des cas - dénature ce qu'elle est.

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