Discours d'Edgar Faure sur le sapeur Camember
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Discours d'Edgar Faure sur le sapeur Camember
Le Dimanche 17 juin 1979, lors de l'inauguration de la statue du Sapeur Camember à Lure, Edgar Faure à prononcé ce discours en l'honneur du Sapeur Camember et de Georges Colomb
Mesdames, Messieurs,
Après l’éloge prononcé par la Municipalité de Lure, après celui, si charmant et humoristique, de l’Université de Besançon, à laquelle je m’honore aussi d’ailleurs d’appartenir, après la voix éloquente et le discours spirituel de Madame Hélène Colomb, dont je connaissais depuis longtemps le talent, et dont j’ai lu hier soir, pour être dans l’atmosphère, l’excellent ouvrage consacré à « Papapa », j’ai été invité à représenter ici, moins le Conseil régional de Franche-Comté que l’Académie française ; et je suis très heureux d’apporter l’hommage de l’Académie française à votre illustre compatriote, car je dois dire qu’il aurait certainement mérité d’y entrer. Il est le fondateur d’un genre, d’un genre d’expression à la fois littéraire et artistique, la bande dessinée ; et plût au ciel que toutes les bandes dessinées, que nous voyons aujourd’hui partout, reflètent le même talent, aussi bien quant au dessin que quant au texte.
L’Académie française tient à recevoir en son sein des représentants des nouvelles activités artistiques. Ainsi, nous avions élu René Clair, le grand cinéaste, et récemment nous avons choisi Alain Decaux, comme représentant d’une branche d’expression qu’est la télévision ; de sorte que le siège de la bande dessinée est encore à pourvoir. Il y a une autre raison pour laquelle l’Académie française peut rendre hommage à Georges Colomb, à Christophe, et en même temps d’ailleurs au Sapeur Camember, c’est la maîtrise du style.
Je veux vous faire un aveu !
J’avais lu depuis longtemps La famille Fenouillard, je n’avais jamais lu Le Sapeur Camember ! Oui, oui, je suis franc ! C’est une confession publique ! L’autocritique en somme !
On m’a apporté le livre de Monsieur Paul-René Machin ; on m’a demandé de faire une préface. Je n’avais pas le temps de le lire ; j’ai fait la préface !
Mais, depuis je me suis rattrapé. J’ai lu d’abord le livre de Paul-René Machin, ensuite celui d’Hélène Colomb et hier soir……Cette nuit ! … A la préfecture de Besançon, bien que je fusse appesanti par le sommeil, j’ai ouvert le Sapeur Camember et je n’ai pas pu fermer l’œil jusqu’au moment où je l’ai terminé ! Donc ma connaissance (interruption due aux rires)… Je suis donc ici celui qui connaît le mieux cet ouvrage, car je l’ai lu cette nuit.
Et bien, c’est un chef-d’œuvre au point de vue de la langue. Des hommes comme Raymond Queneau, le célèbre membre de l’Académie Goncourt, sont en vérité des disciples de Christophe et du Sapeur Camember.
Vous allez me dire que c’est assez curieux que l’Académie française fasse l’éloge d’un style aussi bizarre que celui du Sapeur Camember ; mais ce style a sa logique, et en réalité il se place toujours dans la situation ; quand il emploie des mots grandioses et quand il dit des insectes au lieu d’extrinsèque, il y a toujours un rapport avec la situation, et en réalité Christophe est un artiste du Verbe ; et le Sapeur Camember, au fond, on se demande s’il ne fait pas exprès de s’inventer un langage. Car il ne faut pas oublier ceci, Mesdames et Messieurs, le Sapeur Camember était un homme cultivé. La preuve ! C’est qu’il connaissait l’artiste Raphaël, et quand il peignait les volets, en haut, dans la cuisine de Mademoiselle Victoire, il disait : Raphaël, tout de même, vous faites un métier sacrément difficile !
Donc Camember est un homme cultivé et en tout cas, Christophe, lui, était d’une culture extrême, d’une culture très fine. Ce qui frappe d’autre part, dans les situations qui comportent un comique puissant, c’est qu’il y a en même temps dans ces situations une philosophie profonde. Ce n’est pas seulement un instant pour rire. Ce qui est très remarquable, c’est la contre logique du dessin exprimée dans les aventures que décrit Christophe et notamment dans celle du Sapeur Camember. Ainsi vous remarquerez que le Sapeur Camember arrive en général au résultat qu’il poursuivait par des voies tout à fait insolites et bizarres. Par exemple quand le médecin lui a dit de suivre son ordonnance, il se précipite derrière le cheval que monte l’ordonnance du médecin ; mais ainsi, il transpire, et il est guéri ! Et dans une autre occasion, en faisant une autre course, il est mis en prison, et en prison il est guéri, de sorte que ses aventures se terminent toujours dans le sens le plus cocasse, mais d’une façon conforme à son destin.
Ce que je voudrais surtout retenir, parce qu’il faut tout de même que je m’adresse un peu à lui, je veux parler de l’auteur, oui, de même que je préface des ouvrages que je n’ai pas lus, mais que j’ai lus après ; que j’inaugure des statues que je n’ai pas vues, mais nous allons la voir ! Et je vous dis d’avance que je suis sûr que Madame Faure-Couty a énormément de talent d’ailleurs, regardez, Madame Faure-Couty a le même nom que moi, et moi d’autre part…..(rires)….Oui, oui c’est déjà un bon signe !…. et moi d’autre part, vous remarquerez que, quand on demande à Camember quel est son prénom, il dit que c’est un prénom qui commence par un F, et bien, si vous réfléchissez ! Alors on dit c’est François, c’est Frédéric, c’est Fernand ; non, non, il commence par un F que j’vous dis ! Ephraïm ! Ephraïm c’est un F, mais c’est un F qui est EF ! Donc EF c’est Edgar Faure, alors vous voyez le rapport ! Faure Couty, Ephraïm… (rires, applaudissements).
Eh bien maintenant parlons un peu du Sapeur Camember, car cet homme est sorti de l’œuvre de Georges Colomb ; mais il a eu sa vie personnelle ; l’homme que l’on crée échappe à son créateur, le héros de roman … Devant un pot, souvent dans le temps, je rencontrais Carco qui me disait ... (Il était entrain de composer son livre « Jésus la Caille »)… il me disait : Savez-vous ce qu’a fait Jésus la Caille ?. Il en était tout surpris ; pourtant c’était lui qui l’écrivait !
Alors je voudrais faire l’éloge de Camember, et attirer votre attention sur les principaux traits de son personnage.
Ce qui caractérise le Sapeur Camember au premier chef, c’est la sincérité. Ses réflexions saugrenues tiennent surtout au fait qu’en réalité il dit la vérité que les autres hésitent à dire. Ainsi quand on lui demande ce qu’il pense du portrait de la Colonelle, Victoire a dit il n’est pas très joli, c’est vraiment pas très joli ! Alors Camember rectifie ; il dit : Il n’est pas très joli le portrait de la Colonelle, mais il est bougrement ressemblant. Eh bien, ça, c’est de la sincérité !
C’est un homme qui est toujours discipliné avec ses supérieurs, mais il n’est pas courtisan ; il ne dit jamais un mot pour les séduire ; il ne manie pas (au figuré) la brosse à reluire, bien qu’il la manie au sens physique du terme.
Mais vous remarquerez encore cet extraordinaire humour. Quand il cire les bottes et les chaussures du Colonel, on croit que c’est par hasard et par bêtise qu’il lui donne une paire en mettant la botte de gauche à la bottine de droite ; et quand on lui dit qu’elle est dépareillée, il dit : mais l’autre est pareille pareillée !
Mais en réalité il l’a fait exprès ; et ainsi il ne s’humilie pas en brossant les chaussures puisqu’il s’amuse à se venger en les appareillant autrement.
C’est donc un homme sincère, spirituel, indépendant, un véritable tempérament français. Mais n’oublions pas aussi qu’il y a des côtés dans le Sapeur Camember sur lesquels on n’insiste pas, car le Sapeur est un homme simple et modeste. Mais le Sapeur Camember est un héros ! Il sauve son Colonel ! sur le champ de bataille ! Et c’est un homme bon et généreux ; il sauve un enfant dans une maison en flammes ! et il l’adopte ! C’est Victorin.
Le Sapeur Camember nous fait penser à un monde tranquille ; le monde de la fin du 19ème siècle était un monde tranquille, ce qui ne veut pas dire que c’était un monde heureux. Il y avait des tragédies dans les autres pays, mais nous ne les vivions pas. Il n’y avait pas cette intensité dramatique que nous rencontrons de nos jours. Mais nous sommes sûrs que dans les événements dramatiques, le Sapeur Camember et son inventeur, Christophe, auraient réagi non seulement avec lucidité mais avec courage, et qu’ils se seraient alors dressés contre tout ce qui menace le bonheur dans notre planète ; et à défaut de nous en donner davantage, ils nous ont donné un peu de bonheur par la joie, par le divertissement, par l’amusement de l’image.
Je voudrais maintenant associer au Sapeur Camember, je pense que c’est nécessaire, une figure qui est importante ; c’est la figure de Mademoiselle Victoire. Parce que Victoire, c’est d’abord un symbole, une victoire. Défendre Camember et Mademoiselle Victoire, c’est la victoire sur les méchants ; car ce sont des gens qui sont bons. C’est la victoire sur les raseurs ; c’est la victoire sur les pessimistes ; c’est la victoire sur les fanatiques.
Alors, je voudrais rendre ici hommage également à Mademoiselle Victoire, parce que la victoire, c’est non seulement un symbole, mais un charmant prénom féminin.
Beaucoup d’entre nous connaissent des Victoire, et moi particulièrement j’en connais une ! à laquelle je pense en ce moment.
Alors si vous le voulez bien, je terminerai mon propos en disant au nom de l’Académie française, qui ne m’a pas mandaté à cet effet (réflexion dans le style de Christophe), mais je vous assure que dans le prochain procès-verbal je ne serai pas désavoué !
Au nom donc de l’Académie française je vous dis : Vive Christophe ! Vive le Sapeur Camember ! Vive Mademoiselle Victoire ! Vive toutes les mademoiselles Victoire ! Et vive la victoire des Victoire !
Edgar FAURE
Mesdames, Messieurs,
Après l’éloge prononcé par la Municipalité de Lure, après celui, si charmant et humoristique, de l’Université de Besançon, à laquelle je m’honore aussi d’ailleurs d’appartenir, après la voix éloquente et le discours spirituel de Madame Hélène Colomb, dont je connaissais depuis longtemps le talent, et dont j’ai lu hier soir, pour être dans l’atmosphère, l’excellent ouvrage consacré à « Papapa », j’ai été invité à représenter ici, moins le Conseil régional de Franche-Comté que l’Académie française ; et je suis très heureux d’apporter l’hommage de l’Académie française à votre illustre compatriote, car je dois dire qu’il aurait certainement mérité d’y entrer. Il est le fondateur d’un genre, d’un genre d’expression à la fois littéraire et artistique, la bande dessinée ; et plût au ciel que toutes les bandes dessinées, que nous voyons aujourd’hui partout, reflètent le même talent, aussi bien quant au dessin que quant au texte.
L’Académie française tient à recevoir en son sein des représentants des nouvelles activités artistiques. Ainsi, nous avions élu René Clair, le grand cinéaste, et récemment nous avons choisi Alain Decaux, comme représentant d’une branche d’expression qu’est la télévision ; de sorte que le siège de la bande dessinée est encore à pourvoir. Il y a une autre raison pour laquelle l’Académie française peut rendre hommage à Georges Colomb, à Christophe, et en même temps d’ailleurs au Sapeur Camember, c’est la maîtrise du style.
Je veux vous faire un aveu !
J’avais lu depuis longtemps La famille Fenouillard, je n’avais jamais lu Le Sapeur Camember ! Oui, oui, je suis franc ! C’est une confession publique ! L’autocritique en somme !
On m’a apporté le livre de Monsieur Paul-René Machin ; on m’a demandé de faire une préface. Je n’avais pas le temps de le lire ; j’ai fait la préface !
Mais, depuis je me suis rattrapé. J’ai lu d’abord le livre de Paul-René Machin, ensuite celui d’Hélène Colomb et hier soir……Cette nuit ! … A la préfecture de Besançon, bien que je fusse appesanti par le sommeil, j’ai ouvert le Sapeur Camember et je n’ai pas pu fermer l’œil jusqu’au moment où je l’ai terminé ! Donc ma connaissance (interruption due aux rires)… Je suis donc ici celui qui connaît le mieux cet ouvrage, car je l’ai lu cette nuit.
Et bien, c’est un chef-d’œuvre au point de vue de la langue. Des hommes comme Raymond Queneau, le célèbre membre de l’Académie Goncourt, sont en vérité des disciples de Christophe et du Sapeur Camember.
Vous allez me dire que c’est assez curieux que l’Académie française fasse l’éloge d’un style aussi bizarre que celui du Sapeur Camember ; mais ce style a sa logique, et en réalité il se place toujours dans la situation ; quand il emploie des mots grandioses et quand il dit des insectes au lieu d’extrinsèque, il y a toujours un rapport avec la situation, et en réalité Christophe est un artiste du Verbe ; et le Sapeur Camember, au fond, on se demande s’il ne fait pas exprès de s’inventer un langage. Car il ne faut pas oublier ceci, Mesdames et Messieurs, le Sapeur Camember était un homme cultivé. La preuve ! C’est qu’il connaissait l’artiste Raphaël, et quand il peignait les volets, en haut, dans la cuisine de Mademoiselle Victoire, il disait : Raphaël, tout de même, vous faites un métier sacrément difficile !
Donc Camember est un homme cultivé et en tout cas, Christophe, lui, était d’une culture extrême, d’une culture très fine. Ce qui frappe d’autre part, dans les situations qui comportent un comique puissant, c’est qu’il y a en même temps dans ces situations une philosophie profonde. Ce n’est pas seulement un instant pour rire. Ce qui est très remarquable, c’est la contre logique du dessin exprimée dans les aventures que décrit Christophe et notamment dans celle du Sapeur Camember. Ainsi vous remarquerez que le Sapeur Camember arrive en général au résultat qu’il poursuivait par des voies tout à fait insolites et bizarres. Par exemple quand le médecin lui a dit de suivre son ordonnance, il se précipite derrière le cheval que monte l’ordonnance du médecin ; mais ainsi, il transpire, et il est guéri ! Et dans une autre occasion, en faisant une autre course, il est mis en prison, et en prison il est guéri, de sorte que ses aventures se terminent toujours dans le sens le plus cocasse, mais d’une façon conforme à son destin.
Ce que je voudrais surtout retenir, parce qu’il faut tout de même que je m’adresse un peu à lui, je veux parler de l’auteur, oui, de même que je préface des ouvrages que je n’ai pas lus, mais que j’ai lus après ; que j’inaugure des statues que je n’ai pas vues, mais nous allons la voir ! Et je vous dis d’avance que je suis sûr que Madame Faure-Couty a énormément de talent d’ailleurs, regardez, Madame Faure-Couty a le même nom que moi, et moi d’autre part…..(rires)….Oui, oui c’est déjà un bon signe !…. et moi d’autre part, vous remarquerez que, quand on demande à Camember quel est son prénom, il dit que c’est un prénom qui commence par un F, et bien, si vous réfléchissez ! Alors on dit c’est François, c’est Frédéric, c’est Fernand ; non, non, il commence par un F que j’vous dis ! Ephraïm ! Ephraïm c’est un F, mais c’est un F qui est EF ! Donc EF c’est Edgar Faure, alors vous voyez le rapport ! Faure Couty, Ephraïm… (rires, applaudissements).
Eh bien maintenant parlons un peu du Sapeur Camember, car cet homme est sorti de l’œuvre de Georges Colomb ; mais il a eu sa vie personnelle ; l’homme que l’on crée échappe à son créateur, le héros de roman … Devant un pot, souvent dans le temps, je rencontrais Carco qui me disait ... (Il était entrain de composer son livre « Jésus la Caille »)… il me disait : Savez-vous ce qu’a fait Jésus la Caille ?. Il en était tout surpris ; pourtant c’était lui qui l’écrivait !
Alors je voudrais faire l’éloge de Camember, et attirer votre attention sur les principaux traits de son personnage.
Ce qui caractérise le Sapeur Camember au premier chef, c’est la sincérité. Ses réflexions saugrenues tiennent surtout au fait qu’en réalité il dit la vérité que les autres hésitent à dire. Ainsi quand on lui demande ce qu’il pense du portrait de la Colonelle, Victoire a dit il n’est pas très joli, c’est vraiment pas très joli ! Alors Camember rectifie ; il dit : Il n’est pas très joli le portrait de la Colonelle, mais il est bougrement ressemblant. Eh bien, ça, c’est de la sincérité !
C’est un homme qui est toujours discipliné avec ses supérieurs, mais il n’est pas courtisan ; il ne dit jamais un mot pour les séduire ; il ne manie pas (au figuré) la brosse à reluire, bien qu’il la manie au sens physique du terme.
Mais vous remarquerez encore cet extraordinaire humour. Quand il cire les bottes et les chaussures du Colonel, on croit que c’est par hasard et par bêtise qu’il lui donne une paire en mettant la botte de gauche à la bottine de droite ; et quand on lui dit qu’elle est dépareillée, il dit : mais l’autre est pareille pareillée !
Mais en réalité il l’a fait exprès ; et ainsi il ne s’humilie pas en brossant les chaussures puisqu’il s’amuse à se venger en les appareillant autrement.
C’est donc un homme sincère, spirituel, indépendant, un véritable tempérament français. Mais n’oublions pas aussi qu’il y a des côtés dans le Sapeur Camember sur lesquels on n’insiste pas, car le Sapeur est un homme simple et modeste. Mais le Sapeur Camember est un héros ! Il sauve son Colonel ! sur le champ de bataille ! Et c’est un homme bon et généreux ; il sauve un enfant dans une maison en flammes ! et il l’adopte ! C’est Victorin.
Le Sapeur Camember nous fait penser à un monde tranquille ; le monde de la fin du 19ème siècle était un monde tranquille, ce qui ne veut pas dire que c’était un monde heureux. Il y avait des tragédies dans les autres pays, mais nous ne les vivions pas. Il n’y avait pas cette intensité dramatique que nous rencontrons de nos jours. Mais nous sommes sûrs que dans les événements dramatiques, le Sapeur Camember et son inventeur, Christophe, auraient réagi non seulement avec lucidité mais avec courage, et qu’ils se seraient alors dressés contre tout ce qui menace le bonheur dans notre planète ; et à défaut de nous en donner davantage, ils nous ont donné un peu de bonheur par la joie, par le divertissement, par l’amusement de l’image.
Je voudrais maintenant associer au Sapeur Camember, je pense que c’est nécessaire, une figure qui est importante ; c’est la figure de Mademoiselle Victoire. Parce que Victoire, c’est d’abord un symbole, une victoire. Défendre Camember et Mademoiselle Victoire, c’est la victoire sur les méchants ; car ce sont des gens qui sont bons. C’est la victoire sur les raseurs ; c’est la victoire sur les pessimistes ; c’est la victoire sur les fanatiques.
Alors, je voudrais rendre ici hommage également à Mademoiselle Victoire, parce que la victoire, c’est non seulement un symbole, mais un charmant prénom féminin.
Beaucoup d’entre nous connaissent des Victoire, et moi particulièrement j’en connais une ! à laquelle je pense en ce moment.
Alors si vous le voulez bien, je terminerai mon propos en disant au nom de l’Académie française, qui ne m’a pas mandaté à cet effet (réflexion dans le style de Christophe), mais je vous assure que dans le prochain procès-verbal je ne serai pas désavoué !
Au nom donc de l’Académie française je vous dis : Vive Christophe ! Vive le Sapeur Camember ! Vive Mademoiselle Victoire ! Vive toutes les mademoiselles Victoire ! Et vive la victoire des Victoire !
Edgar FAURE
Dernière édition par le Dim 2 Déc 2007 - 12:19, édité 1 fois
Rantanplan- Bavard
- Nombre de messages : 1307
Réputation : 21
Date d'inscription : 25/01/2007
Re: Discours d'Edgar Faure sur le sapeur Camember
Positivement génial cet Edgar Faure.
Que ne l'ai-je eu auprès de moi comme grand chambellan d'une Albanie chrétienne citadelle de l'Europe libre !
Cet homme eût certainement changé le cours de l'Histoire.
Que ne l'ai-je eu auprès de moi comme grand chambellan d'une Albanie chrétienne citadelle de l'Europe libre !
Cet homme eût certainement changé le cours de l'Histoire.
Skanderbeg- Intervenant
- Nombre de messages : 29
Réputation : 0
Date d'inscription : 02/07/2007
Re: Discours d'Edgar Faure sur le sapeur Camember
Edgar Faure restera dans les mémoires pour avoir défini l'essence de la politique :
"ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent".
"ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent".
Re: Discours d'Edgar Faure sur le sapeur Camember
Et le livre de Catherine Bidule, il l’avait lu avant ?Edgar a écrit:On m’a apporté le livre de Monsieur Paul-René Machin ; on m’a demandé de faire une préface. Je n’avais pas le temps de le lire ; j’ai fait la préface !
Re: Discours d'Edgar Faure sur le sapeur Camember
Louis Vallon à Edgar Faure : "tout de même, ça me fait drôle de te retrouver dans le Gaullisme..."
Edgar Faure à Louis Vallon : "qu'est-ce que tu veux, la vie est absurde!"
Mendès-France à Edgar Faure : "merci de m'avoir dédicacé un exemplaire de ton "Ce que je crois". Cela m'a fait tout drôle d'apprendre que tu croyais à quelque chose..."
Edgar Faure à Louis Vallon : "qu'est-ce que tu veux, la vie est absurde!"
Mendès-France à Edgar Faure : "merci de m'avoir dédicacé un exemplaire de ton "Ce que je crois". Cela m'a fait tout drôle d'apprendre que tu croyais à quelque chose..."
fortune de mer- Intervenant
- Nombre de messages : 44
Réputation : 0
Date d'inscription : 10/07/2007
Re: Discours d'Edgar Faure sur le sapeur Camember
LOL !
Edgar Faure avait effectivement une chaire à la fac de droit de Dijon et de Besançon, je crois que les étudiants ne l'y ont jamais vu en 20 ans...
Edgar Faure avait effectivement une chaire à la fac de droit de Dijon et de Besançon, je crois que les étudiants ne l'y ont jamais vu en 20 ans...
Re: Discours d'Edgar Faure sur le sapeur Camember
Ah moi qui prenais au sérieux les politiciens français.
De mon temps la France c'était quelque chose.
De mon temps la France c'était quelque chose.
Skanderbeg- Intervenant
- Nombre de messages : 29
Réputation : 0
Date d'inscription : 02/07/2007
Re: Discours d'Edgar Faure sur le sapeur Camember
En Ecosse on est plus crédible.
Sarko ferait bien d'avoir Gordon Brown à l'oeil.
Sarko ferait bien d'avoir Gordon Brown à l'oeil.
Re: Discours d'Edgar Faure sur le sapeur Camember
Vous êtes pourtant bien placé, sire , pour savoir qu'un second couteau ne devient pas Premier couteau si facilement que cela…
Inframan- Intervenant
- Nombre de messages : 64
Réputation : 3
Date d'inscription : 07/10/2007
Re: Discours d'Edgar Faure sur le sapeur Camember
C'est exactement ce que pourrait se dire notre amie Paul-Marie, depuis qu'elle s'enlise lamentablement dans la débandade du MPF... , de contre-manifestations souveraino-jacobines de moins 50 personnes, en aplatissements de crêpe-sucette devant l'Endive qui lui laisse un maigre sucre d'orge à lécher le Mercredi soir...Inframan a écrit:Vous êtes pourtant bien placé, sire , pour savoir qu'un second couteau ne devient pas Premier couteau si facilement que cela…
Courtoisrazzo- Pilier du forum
- Nombre de messages : 797
Réputation : 9
Date d'inscription : 24/04/2007
Re: Discours d'Edgar Faure sur le sapeur Camember
On se disperse, Messieurs ! Revenons au Sapeur , à Edgar !
Re: Discours d'Edgar Faure sur le sapeur Camember
Et pourtant, que d'allusions fines…
N'oublions pas que le sapeur Camember était né un 29 février, de sorte qu'il n'avait d'anniversaire que tous les quatre ans.
Pour lui rendre hommage, La Bougie du Sapeur paraît elle aussi tous les 29 février.
N'oublions pas que le sapeur Camember était né un 29 février, de sorte qu'il n'avait d'anniversaire que tous les quatre ans.
Pour lui rendre hommage, La Bougie du Sapeur paraît elle aussi tous les 29 février.
- La sortie de ce canard pamphlétaire est donc un événement qui ne se produit que tous les 4 ans. Le numéro 7 se double cette année d’un méga événement, longuement mûri par la fine équipe rédactionnelle : le numéro 1 de « La bougie du sapeur dimanche » qui ne paraîtra lui que tous les ….je vous laisse faire le calcul bande de feignasses dominicales ! ….;-P
Voyez un peu l’esprit des rédacteurs dans l’édito de ce supplément exceptionnel (en couleur et sur papier glacé siouplait !) :
« Faut-il faire offense au repos hebdomadaire bien gagné par nos valeureux rédacteurs qui s’épuisent déjà au rythme d’un numéro tous les quatre ans ?. Faut-il au contraire marquer d’une page blanche une date rare et un phénomène qu’on ne retrouvera pas avant 2032, si Dieu nous prête vie ?.
Force est d’admettre que la perspective de publier un quotidien tous les 28 ans a flatté notre sens du travail, de l’abnégation, de l’intérêt général. Pourquoi nos lecteurs n’auraient-ils pas droit - au sortir du Saint-Office – à une offre de qualité ?. Pourquoi les collectionneurs seraient-ils privés d’un numéro d’exception ?…. »
L’origine de la Bougie ? : expliquée par Jacques Debuisson, son fondateur, qui se souvint un jour des « facéties du sapeur Camember », une des première BD dessinée par « Christophe », paraissant dans le Petit Français illustré sous forme de feuilleton (1890-1896) et illustrant ce personnage né le 29 février 1844 . C’est pour célébrer son anniversaire qu’une bande de copains lança « la Bougie du Sapeur » en 1980 .
L’esprit de la Bougie ? : franchement joyeux et dans la veine du Canard Enchaîné.
On y trouve un peu de tout, du politique tourné en dérision, du « people » ( avec dans ce n° Noël Mamère, Marie-Anne Chazel, Caroline Tresca et François Hollande), des billets d’humeur, des jeux de mots, de l’Histoire-fiction, un feuilleton, le courrier des lecteurs et j’en passe …
Des prophéthies du style : « Souviens-toi , en 2002 dans le monde entier on a dépensé 5 fois plus d’argent pour les implants mammaires et du Viagra que pour la recherche contre la maladie d’Alzheimer. Conclusion : dans trente ans il y aura beaucoup de femmes avec de gros nichons et beaucoup d’hommes qui afficheront de superbes érections, mais tous seront incapables de se rappeler à quoi ça sert ! ».
Egalement un concours (pour toi Nazambay) : dessinez le sapeur du futur, tel que vous l’imaginez en 2032…
Rantanplan- Bavard
- Nombre de messages : 1307
Réputation : 21
Date d'inscription : 25/01/2007
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