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Le club des charlatans

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Message par JG Malliarakis Dim 15 Juil 2007 - 8:28

Bienvenue au quotidien Les Échos et à Jean-Marc Vittori
http://www.lesechos.fr/info/analyses/4599178.htm

Jeudi 12 juillet 2007
SANTE - PROTECTION SOCIALE -
JEAN-MARC VITTORI
Jean-Marc Vittori a écrit:
Sécurité sociale : une franchise pas très franche

Monsieur et cher assuré, vous êtes de nos clients les plus aisés et nous vous en félicitons. De notre côté, sachez que nous sommes très heureux de vous compter dans notre clientèle. Notre compagnie traverse des difficultés depuis longtemps. Au début des années 1980, nous avons donc dû prendre des mesures sévères. La solidarité étant, comme vous le savez, l'un de nos principes fondateurs, nous avons renoncé à fixer le montant de la prime en fonction du risque. Mais comme il était nécessaire de faire rentrer davantage d'argent, nous avons choisi de demander plus à ceux qui en ont davantage. Votre prime a donc hélas sérieusement augmenté, à notre plus grand regret, soyez-en persuadé. Nos difficultés n'ont hélas pas cessé, d'autant plus que le gouvernement nous a imposé des rabais pour nos clients démunis, hélas nombreux. Malgré plusieurs plans d'économies et une baisse des taux de remboursement, nos comptes sont toujours dans le rouge. Nous avons donc dû créer des franchises. Pour certains sinistres, nous avons ainsi amputé chaque remboursement d'un euro. Il nous faut aller plus avant dans cette voie. Mais nos clients défavorisés ne peuvent pas suivre. Par voie de conséquence, nous sommes absolument désolés de vous informer que cette mesure sera concentrée sur notre clientèle la plus favorisée dont vous faites partie. En résumé, vous payez de plus en plus cher pour être de moins en moins remboursé. Nous pouvons même vous annoncer que les ciseaux que forment vos cotisations en hausse et vos prestations en baisse vont sans doute continuer de s'ouvrir dans les années à venir. Nous sommes d'autant plus sensibles à votre fidélité, dont nous tenons à vous remercier. »

Si un assuré recevait un jour une telle lettre de sa compagnie pour sa voiture ou son logement, il aurait à coup sûr une réaction en trois temps. Un coup de sang, plus ou moins prononcé selon son tempérament. Puis un coup de feu, avec l'envoi d'un courrier en recommandé pour dénoncer son contrat. Enfin, des coups de fil pour trouver un nouvel assureur. Voilà pourquoi jamais une compagnie n'agirait ainsi. Sauf... l'assurance-maladie. Car ici, c'est exactement ce qui se passe.

Après guerre, l'assurance-maladie avait été lancée comme une assurance. Elle était alimentée par des cotisations prélevées sur les salariés, avec une part « patronale » et une part « salariale ». Ces cotisations étaient plafonnées : en principe, un cadre ne consomme pas trois fois plus de soins de santé qu'un ouvrier. Depuis les premiers ennuis financiers, au début des années 1980, la cotisation a été peu à peu « déplafonnée ». Avec un double argument : d'une part, les « indemnités journalières » versées aux malades, elles aussi plafonnées, pesaient de moins en moins lourd dans les dépenses de l'assurance-maladie. D'autre part, les riches pouvaient bien payer. Dans les années 1990, le gouvernement a baissé à plusieurs reprises les charges sur les bas salaires, sans toujours compenser le manque à gagner pour l'assurance-maladie. Et aujourd'hui, il annonce qu'il étudie des franchises variant selon le niveau de revenu.

Le problème, c'est que l'assurance-maladie reste une assurance. Sa finalité est de parer aux aléas de l'existence, avec une solidarité entre malades et bien portants. La solidarité entre riches et pauvres, elle, ne relève pas de la cotisation, mais de l'impôt. La confusion des deux n'est pas seulement un problème théorique. Elle sape peu à peu la confiance de ceux qui cotisent le plus. Bien sûr, on ne quitte pas la France pour une assurance-maladie. D'autant plus que les terres d'accueil auxquelles pensent ces aspirants à l'exil ne sont guère réconfortantes. Les coûts américains de l'assurance-santé sont élevés. Les queues anglaises pour voir un médecin sont longues. Mais, un jour ou l'autre, on pourra voter non seulement avec ses pieds, mais aussi avec son chéquier, en quittant la Sécu. Son monopole a été cassé par deux directives européennes en 1992. Après une longue guérilla juridique finalement tranchée par la Cour de justice des Communautés européennes, il a été abrogé en France par une ordonnance de 2001. Juridiquement, rien n'interdit aujourd'hui à une compagnie privée de proposer une assurance-maladie concurrente de celle de la Sécu. Et rien n'interdit à un particulier de se faire radier de la Sécu pour souscrire une police privée.

Plus les riches paient l'assurance-maladie pour les pauvres, plus ils auront intérêt à changer de système et plus des assureurs privés pourront facilement « écrémer le marché » en attirant les plus gros salaires avec des cotisations bien inférieures. Et plus vite alors grandira le déficit de la Sécu, qui constitue déjà une aberration (feriez-vous confiance à un assureur qui perd de l'argent, et qui aurait donc du mal à vous verser de l'argent en cas de problème ?).

Pour éviter le scénario catastrophe de l'écrémage, les pouvoirs publics doivent distinguer l'assurance et la solidarité. L'une relève de la cotisation, versée à un organisme public ou privé. L'autre relève de l'impôt, dû à l'Etat. Libre au gouvernement d'instaurer des franchises ou des allégements de charges, à condition de compenser « au premier euro » les pertes qui en résultent pour l'assurance-maladie, comme le veut la loi. L'Etat doit pourtant 7 milliards d'euros à la Sécu, tous régimes confondus.

A moyen terme, le tri entre l'assurance et la solidarité amènera fatalement les pouvoirs publics à organiser une bascule entre les impôts - à augmenter - et les cotisations sociales - à diminuer. La TVA sociale est une piste. Il y en a d'autres comme la CSG ou l'impôt sur le revenu, particulièrement faible en France. Une comparaison chiffrée donne une idée de l'ampleur du rééquilibrage à faire. Les impôts sur le revenu et le patrimoine absorbent 11 % du PIB en France, contre une moyenne de 12,5 % en Europe et de plus de 20 % en Scandinavie. En revanche, la France est championne du monde des cotisations sociales, qui pompent 18 % du revenu national, contre 14 % dans l'Europe des Vingt-Sept. Un jour, peut-être, les salariés recevront une lettre étonnante débutant par ces mots : « Cher assuré, nous avons une excellente nouvelle à vous annoncer : vos cotisations vont diminuer. » Les contribuables, eux, n'ont pas fini d'être mis... à contribution.
JEAN-MARC VITTORI est éditorialiste aux « Échos » jmvittori@lesechos.fr
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Message par JG Malliarakis Dim 15 Juil 2007 - 10:05

Un spécialiste, ami du Forum, me rappelle – à juste titre – que cette question, et même cet article figurent déjà dans le forum

https://libreforum.forumactif.fr/A-l-ecoute-de-RC-c2/A-propos-des-patrons-d-emission-et-de-leurs-invites-f4/LJ-des-economistes-du-04-juillet-2007-p11058.htm?highlight=#11058

Merci cher Ami, et pan sur le mégaphone !

Tout de même je note que le charlatanisme s'élargit, et, avec le sens aigu de l'opportunisme que vous me connaissez, je me demande si nous ne devrions pas l'institutionnaliser.

Qui sait si,
- comme Marianne personnage "créé" par les adversaires de "la Gueuse",
- comme les "dissidents" invention sémantique du KGB,
le concept de charlatanisme ne désignera pas demain de façon positive les défenseurs de la Liberté sociale.

Bon Dimanche à tous.
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Message par georges lane Dim 15 Juil 2007 - 13:31

Jean Gilles Malliarakis a écrit :
Qui sait si,
- comme Marianne personnage "créé" par les adversaires de "la Gueuse",
- comme les "dissidents" invention sémantique du KGB,
le concept de charlatanisme ne désignera pas demain de façon positive les défenseurs de la Liberté sociale.
Cher Jean Gilles, vous avez raison d'évoquer le point. yes
Mais, pour l'instant et dans l'attente que vous dites, il s'agirait que nous nous efforcions qu'il conservât le côté négatif qui l'a fondé. colere
A titre d'illustration, il conviendrait que tout honnête homme ou femme du forum libéré se soit ravi à la study lecture de Economistes et Charlatans. clinbleu


respect
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http://blog.georgeslane.fr/

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Message par Rantanplan Dim 15 Juil 2007 - 20:07

On peut interpréter ce titre dans le sens qu'on veut, puisqu'en France les "économistes" qui dominent l'Université n'appliquent pas le raisonnement économique, et interdisent d'enseigner à ceux qui le font.
le développement et la diffusion de l'économie mathématique a créé le mythe que l'exposition verbale serait une 'charlatanerie', de doctrinaires, alors que l'économie mathématique serait 'scientifique'. Ce n'est rien d'autre qu'une superstition, même si elle est réservée aux 'évolués'
Faut-il rappeler que si les étatistes s'opposent à la privatisation de la Sécu c'est au nom du "risque moral" et de la "contre-sélection", faux problèmes induits par la méthode mathématique ? Que si celle-ci a inventé ces faux problèmes c'est parce qu'elle exclut par définition les moyens de les résoudre qui sont ceux du contrat, s'étant interdit de tenir aucun compte des raisons --libre arbitre, création d'information, réduction de l'incertitude-- pour lesquelles le Droit existe ?

C'est donc tout naturellement que les gens qui comprennent la nécessité de raisonner sur le Droit passeront pour des "charlatans" et des "idéologues" aux yeux des "économistes" mathématiciens, et il est bon qu'ils assument voire revendiquent ces qualifications : car elles les désignent comme ceux qui ont reconnu les domaines de l'économie où le raisonnement conceptuel, de type philosophique, est le seul valide.

En outre, c'est en tant que juristes que l'Endive traite de "charlatans" ceux qui constatent que le monopole de la Sécu n'existe plus dans les textes.
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