Réponse de Monsieur de Label Lauvray à Monsieur le Duc de Sa

Monsieur le Duc,

Je ne suis point "Grand Veneur", la charge en ayant été attribuée à Monsieur de Senoncourt. Je suis modestement "Grand Petit Veneur", responsable des "petites meutes", provisoirement accueillies et soignées chez Monsieur de Carbucce. Les écrivains cynégétiques ont l'habitude de classer la "Chasse aux chiens courants", anciennement "Chasse à force" en : grande vénerie, petite vénerie et vénerie sous-terre. Je me suis toujours opposé à ces classements, car pour ma part j'ai tendance à distinguer d'une part vénerie sur-terre et vénerie sous-terre, d'autre part, au sein de la vénerie sur-terre : vénerie à cheval et vénerie à pied. Mais je n'ai point été suivi dans ces allégations, d'où ces confusions préjudiciables permanentes !
Au-delà de ces précisions, je dois très humblement vous avouer que je fus très honoré de constater que vous m'aviez placé au rang de vos "frères d'âme", puis-je me permettre de revendiquer également la meme distinction dans celui de "frère d'armes" ? Le classement comparatif s'arrêtera là car on ne saurait rivaliser avec vous, dans le domaine littéraire, donc il n'y aura pas de "frère de lettre" (ce serait d'ailleurs horrible à dire parce que la confusion pourrait survenir avec "frère de lait" !) .
En effet je m'intéresse aux gens de coeur et d'esprit, d'où mon attachement à votre personne, considérant que "tout ce que l'on ne donne pas, est perdu" et que effectivement "l'esprit n'est pas fait que de méchanceté et de bon sens". Dans cette optique, la politesse est le sommet de ces hauteurs aristocratiques. Qu'est-ce que la politesse, si ce n'est l'effacement de soi-meme au profit de l'intérêt manifesté pour l'autre. Il s'agit, de ce point de vue, de l'art de mettre en avant les talents des autres et de ne faire intervenir les siens que, d'une manière humble et au bon moment. Le péché des péchés, c'est l'orgueil et tout les autres maux découlent de lui. Monsieur l'Usurpateur-Régent en est l'illustration éclatante et cela le perdra.

Mais aussi il ne faut tomber dans ce que certains pourraient critiquer comme ridicule, parce qu'ayant une apparence de sectarisme, ainsi que ce Monsieur Propre a pu le faire en fleuretant avec l'intransigeance, la sèche objectivité, le moralisme qui peut facilement tourner à la leçon. Mais il faut bien etre violent dans ses propos pour etre tout juste acceptable dans ses actes ! Pour illustrer ce discours je vous propose, Monsieur le Duc, de vous offrir la présidence d'une Maison que nous pourrions créer ensemble : "le Cercle des as", qui n'aurait rien à envier de ce que voudrait promouvoir Madame du Coutelas avec son "Cercle des partisans du plus-que-parfait de l'impératif". Le "Cercle des As" s'attacherait ainsi à récompenser les valeurs éternelles que sont : le talent, la créativité, le dynamisme, le courage, la loyauté, l'honnêteté, le désintéressement ...

Réfléchissons, chacun de notre coté, si le projet vous agréé, aux conditions de la réussite de cette Fondation.

Agréer, Monsieur le Duc, l'expression de mon grand respect à votre égard doublée de sentiments considération, si j'ose dire, fraternelle.

Le Grand Petit Veneur : Monsieur de Label Lauvray