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Une erreur de Sarkozy ? par J.-C. Mounicq

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Message par Rantanplan Jeu 15 Mar 2007 - 22:26

Les signatures de Le Pen: une erreur de Sarkozy ?
Par Le Révolutionnaire bleu.

A priori (il faut attendre la validation par le Conseil constitutionnel), j'ai perdu mon pari sur les signatures. J'imaginais le pouvoir plus prudent. Ou plus lucide.

L'équipe de Nicolas Sarkozy s'est basée sur les enquêtes d'opinion pour prendre la décision de laisser Jean-Marie Le Pen obtenir ses 500 signatures. Les stratèges de l'UMP ne doutent pas que leur champion sera au second tour. Le jeu semble pourtant risqué, tant ces enquêtes ont une valeur relative.

Francis Percy Blake rappelait :
    « L'expérience l'a montré : entre les déclarations d'intention de vote et le vote réel dans l'isoloir, il y a des différences significatives, même quand le sondage est effectué à quelques jours du scrutin. Ces différences sont toujours dans le même sens : ce sont les intentions de vote pour certains types de candidats qui sont "sous-déclarées" (pour reprendre le jargon des sondeurs), et d'autres qui sont « sur-déclarés » par voie de conséquence ou pour d'autres raisons. Et c'est systématiquement pour les candidats du Front National (et, dans le cas des présidentielles, pour Jean-Marie Le Pen) que la sous-déclaration est la plus importante, et cause des summums dans l'"erreur" de prévision. »

Beaucoup d'électeurs de Jean-Marie Le Pen n'osent pas révéler leur intention de vote tant la diabolisation est forte. Ces électeurs mentent aux enquêteurs et ont tendance à donner le nom du candidat le moins éloigné de leurs idées. Nicolas Sarkozy est probablement le grand « bénéficiaire » de ces fausses déclarations. Parmi les quatre « gros », il est ainsi très possible que Jean-Marie Le Pen soit le candidat le plus sous-évalué et Nicolas Sarkozy le plus surévalué. L'entourage de Nicolas Sarkozy a-t-il mesuré l'ampleur du risque en permettant à Jean-Marie Le Pen d'avoir ses signatures ?

Le sondage CSA du 14 mars donne 14% à Le Pen et 27% à Sarkozy. En le prenant pour argent comptant, il semble que Nicolas Sarkozy a de la marge. En réalité, il pourrait n'en avoir aucune.
Beaucoup d'analystes pensent que les deux sont autour de 20%. Ce pronostic est même le plus fréquent chez les politiques les plus expérimentés. C'est celui qu'annonce depuis des mois Jean-Marie Le Pen en expliquant que la qualification pour le deuxième tour se jouera autour de 20% et qu'il pense franchir cette barre. C'est aussi ce que pensent Jacques Chirac et Dominique de Villepin selon Le Monde du 15 mars :
    « Jacques Chirac livre le pronostic suivant : au premier tour, il voit Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, François Bayrou et Jean-Marie Le Pen à 20% »
    « A Matignon, on estime que "tout va se jouer entre quatre candidats qui feront entre 17 et 20% des voix chacun... et personne ne sait qui sortira du gobelet à dés"»

Dans la dernière émission de Reichman TV, Dominique Jamet, l'un des meilleurs journalistes politiques, nouveau rédacteur en chef de France soir, partage ce sentiment.

Si j'ai perdu mon pari sur les signatures, je maintiens que la dégradation des situations économique, sociale et politique - baisse du pouvoir d'achat, maintien d'un chômage de masse, problème de la dette, souvenir des émeutes, affaire du voile, affaire des caricatures, hausse des violences, rejet de la constitution européenne, méfiance à l'égard des élites etc. - est favorable au candidat du FN qui « devrait » faire mieux qu'en 2002.

En liant le problème de l'immigration à celui de l'identité nationale, le débat lancé par Nicolas Sarkozy favorise aussi le candidat du Front National. Quand Africains ou/et musulmans deviennent majoritaires sur certaines parties du territoire, faut-il s'étonner que la loi islamique ou les coutumes africaines prennent le pas sur les lois de la République ? Les Français, qui voient depuis trente ans progresser les zones de « non-droit », savent que non. Ils comprennent aussi qu'ils se sont ruinés pour entretenir des millions d'immigrés et qu'ils n'en ont plus les moyens compte tenu de l'explosion des déficits et des dettes.

La prise de conscience par une majorité de Français - 51% selon un sondage du 5 mars - que l'immigration n'est pas une chance pour la France, pourrait jouer. Cette lucidité de bon aloi, compte tenu du bourrage de crâne médiatique, ne peut que favoriser le candidat dont la lutte contre l'immigration a toujours été le principal cheval de bataille.

Jean-Marie Le Pen part de son socle des 17% de 2002 auxquels il faut ajouter les 2% de Bruno Mégret. Les éléments évoqués ci-dessus devraient lui valoir quelques points supplémentaires. Un score au delà des 20% serait plausible.

En sens inverse, ces éléments jouent en défaveur de Nicolas Sarkozy, candidat du pouvoir en place. Le président de l'UMP, en recevant le soutien de l'ensemble des barons de ce parti, et en souhaitant celui de Jacques Chirac, est obligé d'assumer l'héritage économique et social d'un quinquennat médiocre.

Sur la question de l'immigration et de l'identité, Nicolas Sarkozy ne semble pas en meilleure posture. Il proclame qu'il est « le politique qui a le plus fait pour les musulmans en France » ; il a laissé le pouvoir aux intégristes de l'UOIF au sein du Conseil Français du Culte Musulman ; il a mis en place le financement public des mosquées ; il a abrogé la double peine ; il souhaite le vote des immigrés dans les élections locales ; il est favorable à la « discrimination positive » qui, à égalité de compétences, fait passer les noirs et les musulmans devant les blancs, les chrétiens et les athées. Cela semble beaucoup pour récupérer le vote des Français inquiets de l'immigration.

Avec son programme qui allie des mesures sociales démagogiques et des intonations libérales (cf mes précédents articles « Programmes de Ségo et Sarko : encore plus d'esclavage pour les jeunes » et « Sarkozy le socialisme et la francafricarabia »), Nicolas Sarkozy se place sur les pas du radical socialisme de Jacques Chirac. Pourquoi ferait-il mieux que les scores passés de l'actuel président qui n'a jamais dépassé les 20% ? Certes le ministre de l'Intérieur a un talent de communicateur supérieur à celui de Jacques Chirac. Mais il a aussi une image de petit nerveux qui lui colle à la peau. Et les problèmes soulevés par le Canard Enchaîné sur les opérations immobilières de l'ancien maire de Neuilly laisseront des traces. Sarkozy perdra beaucoup d'électeurs de centre-droit qui préfèreront la stature rassurante de François Bayrou, le calme provincial agrégé assis sur son tracteur rouge.

En laissant Le Pen avoir ses signatures, Sarkozy a joué avec le feu. Il pourrait le comprendre le soir du premier tour, si le Président du FN finit dans les deux premiers et s'il n'y est pas lui-même.
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Message par Rantanplan Jeu 15 Mar 2007 - 23:54

On a cité ce texte du "Révolutionnaire bleu" à l'émission France Europe Express avec Jean-Marie Le Pen.
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