Article de Jean-Christophe Mounicq

Une campagne pour rien ?
par le Révolutionnaire bleu, 13 avril 2007


La campagne est ratée. Nul besoin de suivre le sprint final et s'ennuyer à regarder les spots officiels des candidats. Seuls les résultats dans les urnes seront intéressants.

Les grands sujets - éducation, fiscalité, dépenses publiques, dettes, pouvoir d’achat, retraite, chômage, Europe, insécurité, immigration, identité, terrorisme, islamisme, islam, etc.- n’ont pas été traités de manière sérieuse et approfondie.

Les candidats d'extrême gauche sont dans leurs délires. Ils semblent prendre en compte une vraie misère sociale. Mais ils proposent des remèdes qui, justement, sont à l'origine de ces maux. La France souffre d'avoir trop de préretraités, trop de fonctionnaires et trop d'immigrés. Les actifs du privé n'en peuvent plus d'entretenir ces trois catégories. Selon les statistiques officielles, l'Etat leur prend, ou plutôt leur vole car cette captation n'est pas consentie librement, 71,8% des fruits de leur travail, record planétaire! Eh bien, tous les candidats de gauche trouvent que ce n'est pas suffisant, qu'il faut les dépouiller encore un peu plus. Tous veulent abaisser l'âge de la retraite tout en augmentant les retraites, engager davantage de fonctionnaires au nom de la défense des services publics et accueillir tous les immigrés qui le souhaitent en leur donnant un maximum d'avantages sociaux. Dire que les candidats de gauche se veulent les défenseurs des travailleurs! Et dire, c'est encore pire, que certains travailleurs vont voter pour eux! Faut-il qu'ils aient été karcherisés du bulbe à grands jets de désinformations scolaire et médiatique! Pauvre France! Pour ne pas dire plus...

Les marxistes et autres socialistes dénoncent l'exploitation des travailleurs par les capitalistes. Au nom de cette lutte contre le capitalisme, ils ont mis en place un système d'exploitation des travailleurs par l'Etat. Mais personne ne dénonce cette spoliation-là. Comme si un esclave de l'Etat, esclave à qui on ne laisse parfois même plus assez d'argent pour se loger, était un bon esclave, un esclave heureux.

Les trois "gros" candidats, UMP, PS et UDF, se contentent de faire semblant d'être des réformateurs. Ils emploient les grands mots : révolution, Tiers-Etat, rupture. Puis passent de la révolution à la rupture tranquille, de la rupture tranquille à la réforme dans le consensus. Ils proposent de petites adaptations. Elles ne sont que poudre aux yeux. Ils souhaitent en réalité préserver le système en place, sinon le développer. Peu leur importe que ce système abaisse le niveau de vie des Français ou qu’il aggrave leur insécurité. Les candidats du système ne voient que leurs petits intérêts personnels : leur vanité personnelle, leurs indemnités de mandats, leurs voitures et logements de fonction, leurs avantages en tous genre.

Seuls deux candidats ont abordé certains des réels problèmes de la France avec un esprit critique et en proposant d’authentiques réformes : Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers.

Si Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers peuvent créer, chacun dans leur catégorie, une surprise au premier tour, ni l’un ni l’autre, n’ont de chance de l’emporter au second. Ces élections présidentielles ne déboucheront sur aucun changement au sommet de l’Etat. Par contre elles peuvent amener une modification du paysage politique, qui, lui, sera éventuellement annonciateur de réformes futures. C’est cela qu’il faut suivre. Et espérer.